L’éditorialiste du Figaro revient sur l’actualité de ces derniers mois, et semble avoir pris pour résolution de rentrée de ne pas se laisser intimider par le terrorisme intellectuel. Son analyse des "méfaits du multiculturalisme" est d’une liberté de ton qu’on trouve plus souvent dans la presse anglo-saxonne (ici, ou ici) que dans les journaux français. Même si on n’est pas d’accord avec tout ce qu’il écrit, c’est rafraîchissant. Extraits :
La bonne nouvelle de l’été : le multiculturalisme est désigné comme une menace pour la cohésion nationale. Après les Pays-Bas, la Grande-Bretagne a admis avoir fait fausse route, en ayant laissé les arrivants extra-européens vivre selon leurs codes. (…) Le modèle français d’intégration est donné en exemple. Mais il a été saccagé par les mêmes idéologues de la «société plurielle». (…)
Les démonstrations lénifiantes sur la solidarité «Black-Blanc-Beur» cachent mal une évidence : la France a souvent honte de défendre sa propre identité. Certes, la législation interdisant le voile à l’école et l’application, dès ce matin, de la loi sur l’apprentissage de La Marseillaise en primaire redonnent un contenu à l’appartenance nationale. Mais ces efforts se heurtent à la puissance du discours relativiste qui martèle, jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir, que toutes les cultures sont égales et que leur «métissage» est un progrès. (…)
Le terrorisme intellectuel rend le sujet difficile à aborder. (…) Si rien n’est fait pour contrer efficacement l’idéologie multiculturelle, qui apprend à mépriser la civilisation occidentale, la France millénaire risque de se perdre. Comment pourrait-elle survivre à une déculturation, voire à une balkanisation ? On peut en accepter l’issue, en citant Paul Valéry : «Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.» Mais rien n’est encore inexorable. Seul le courage politique manque. (…)