Les propos du Cardinal Bertone sur la Turquie ont permis (mais n’était-ce pas le but ?) de passer sous silence l’essentiel de son propos lors du colloque sur Christianisme et sécularisation. Défis pour l’Eglise et pour l’Europe :
"[L]a sécularisation, en se fermant aux valeurs transcendantes, se ferme à la vérité et la remplace par une idéologie, le scepticisme ou le nihilisme […] tout ceci, à la différence de la vérité, ne nourrit pas mais intoxique ; n’éclaire par l’intelligence mais l’égare ; n’alimente pas la vie intérieure, mais la réprime ou l’étouffe; ne renforce pas les valeurs, mais les rend moins sûres, finissant même par les vider".
Aussi, le secrétaire d’Etat a appelé les chrétiens à
"ne pas se concevoir comme le reste d’une Europe en voie de disparition, mais comme l’avant-garde d’une nouvelle Europe qui – comme le soulignait récemment le pape Benoît XVI – peut être réaliste et non cynique, riche d’idéaux et libre d’innocentes illusions, en s’inspirant de la vérité de l’Evangile, vivifiante et éternelle".
L’archevêque de Tolède, le cardinal Antonio Cañizares Llovera, a ajouté :
"[L]e christianisme en Europe a contribué à forger un ensemble de valeurs universelles centrées sur le concept de la dignité de la personne humaine, acquérant ainsi un rôle fondateur pour ce continent. Il est donc nécessaire, pour construire une authentique maison commune à tous les peuples, que cette identité chrétienne soit respectée".
Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les Relations du Saint-Siège avec les Etats, a estimé :
"la démocratie, qui ne peut être comprise dans un cadre purement procédural, a besoin de valeurs et qu’elle a par conséquent besoin de la religion, dans la mesure où elle peut s’en inspirer en vue d’une coexistence pacifique et respectueuse de la dignité humaine. En Europe, le christianisme offre un ensemble original et irremplaçable d’idées et d’expériences concrètes dont il est historiquement porteur et il revitalise ces valeurs qui ont forgé l’identité du continent."
LN
Autre info (cf. E-Deo) : Jeudi dernier la Cour Européenne des droits de l’Homme a déclaré “illégale” et même “discriminatoire” d’obliger les francs-maçons à révéler leur appartenance à une loge maçonnique.
Heli Trottincas
“la démocratie, qui ne peut être comprise dans un cadre purement procédural, a besoin de valeurs et qu’elle a par conséquent besoin de la religion”
La religion : oui, … mais laquelle ? Se valent elles toutes même sur le seul plan social ?
Denis Merlin
Merci de ces bonne citations, de fait l’interview du cardinal a été dénaturée par les médias.
Denis Merlin
A Monsieur Trotincas, lorsque le cardinal parle de “la religion”, il parle de la religion catholique.
Contrairement à ce que disent et croient nos amis “traditionalistes” l’Eglise n’a jamais abandonné cette vérité. L’oecuménisme et le dialogue ne la démentent pas.