Sur son blog, le Père Neuhaus, de la revue First Things, annonce dans son prochain numéro un article sur l’Europe que le futur Benoît XVI lui avait confié en 2004, avant son élévation au pontificat. Après avoir précisé que le multiculturalisme pouvait être une sensibilité recommandable, le cardinal Ratzinger précisait sa pensée :
Si nous ne faisons pas nôtre le sacré dans notre propre héritage, nous ne nierons pas seulement l’identité de l’Europe. Nous manquerons au devoir de fournir aux autres un service auquel ils ont droit. Pour les autres cultures du monde, il y a quelque chose de profondément étrange dans le laïcisme absolu qui se développe en Occident. Elles sont persuadées qu’un monde sans Dieu n’a pas d’avenir. Le multiculturalisme lui-même exige que nous revenions à nouveau à nous-mêmes.
Nous ne savons pas quel sera l’avenir de l’Europe. Nous devons ici rejoindre Toynbee [historien, spécialiste des civilisations, NDR] quand il dit que le sort d’une société dépend toujours de ses minorités créatives. Les croyants chrétiens doivent se considérer comme une telle minorité créative, aidant l’Europe à retrouver ce qu’il y a de meilleur dans son héritage, et se plaçant ainsi au service de toute l’humanité.