The Economist de la semaine dernière faisait le point (sur abonnement) des enseignements tirés de la mise en place du chèque scolaire dans des endroits aussi différents que la Suède, la Colombie ou plusieurs Etats américains.
L’argument préféré des opposants est que les écoles publiques pâtiraient de la liberté scolaire – or cet argument est démenti par l’expérience de ces pays.
Bien sûr, ceux qui profitent du chèque scolaire sont les premiers bénéficiaires : dans les années 1990, parce qu’il voulait augmenter rapidement le taux de scolarisation, l’Etat colombien a ainsi attribué à 125.000 enfants pauvres un chèque couvrant la moitié du coût d’une scolarité privée. Comme il y avait trop de demandes, ces enfants ont été désignés par lotterie – cruel, sans doute, mais scientifiquement probant puisque cela permet de comparer deux populations strictement identiques au départ : celle des bénéficiaires, qui ont rejoint le privé, et celle de ceux qui sont restés dans le public. Les enfants scolarisés ayant bénéficié du chèque avaient 15 à 20% de chances supplémentaires d’aller au bout de leur enseignement secondaire.
Mais les écoles publiques pâtissent-elles de la concurrence introduite par le surcroît de liberté scolaire ? Au contraire : l’hebdomadaire cite une étude de l’économiste de Harvard Caroline Hoxby, qui montre que là où le chèque scolaire a été mis en place, le niveau des écoles publiques a lui aussi augmenté.
Alors, quel argument reste-t-il aux opposants ? Le coût ? Le chèque scolaire de l’expérience colombienne était inférieur au coût d’un enfant dans le public. Là où le système a été mis en place en Amérique, il coûte en moyenne la moitié d’une scolarité dans le public.