Les Vingt-Cinq doivent se mettre d’accord sur le cadre des négociations avec Ankara avant d’ouvrir les pourparlers. Vienne estime que l’UE doit proposer un partenariat étroit à la Turquie plutôt qu’une adhésion, une position que ne partage pas ses partenaires européens et qu’Ankara juge inacceptable. Réunis jeudi à Bruxelles, les ambassadeurs de l’UE n’ont pas réussi à s’entendre sur un compromis. Les ministres des Vingt-Cinq se réuniront dimanche à Luxembourg, à la veille de la date prévue pour l’ouverture des négociations avec la Turquie. Des discussions bilatérales vont se poursuivre parallèlement entre Londres et Vienne.
L’Autriche fait valoir que son opinion, à l’instar de beaucoup d’autres dans l’Union, est hostile à l’entrée de la Turquie. Un récent sondage montre que seulement 10% des Autrichiens y sont favorables, un chiffre qui s’établit en moyenne à 35% dans l’ensemble de l’UE. Vienne met également dans la balance son souhait de voir l’UE réexaminer la candidature de la Croatie, actuellement gelée. Bruxelles a demandé à Zagreb de coopérer davantage avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie en vue de livrer un criminel de guerre présumé.
Le risque c’est que les 24 accordent à l’Autriche, isolée, l’ouverture des négociations avec la Croatie contre son accord sur la Turquie. L’Autriche respectera-t-elle jusqu’au bout son peuple ?