Le procureur du TPI a proféré ses accusations à l’encontre du Vatican (dont parlait Michel) dans le Daily Telegraph de ce matin. A lire de près ses doléances, et la réponse de Joaquin Navarro-Valls, les versions concordent : Del Ponte a fait part de ses soupçons au Vatican, le Vatican a demandé plus de précisions, Del Ponte ne les a pas données, et a décidé de punir le Vatican en créant un scandale médiatique.
Et ce dernier est réussi : alors que Del Ponte s’est plainte que le Vatican ne montrait pas assez de zèle pour l’assister, elle devait savoir que les journaux caricatureraient la situation : pour eux, Gotovina ne serait pas dans un des 800 monastères de Croatie, mais carrément "dans un monastère du Vatican"; pour un autre "l’ONU accuse le Vatican de protéger un Criminel de guerre"…
Même si c’était l’ONU qui accusait, le Vatican n’aurait de leçons à recevoir de personne. Mais ce n’est que Del Ponte – ce n’est pas "l’ONU." Le TPI est certes une création du Conseil de Sécurité, mais beaucoup doutent de sa légalité selon le droit de l’organisation : aucun article de la Charte n’autorise explicitement le Conseil à créer une telle instance.
Del Ponte, enfin, a elle-même déjà été critiquée pour son goût pour les déclarations médiatiques tonitruantes : l’ancien ambassadeur américain à Belgrade avait qualifié ses commentaires incessants à la presse sur Mladic et Karadzic de "très dangereux" et "extrêmement contreproductifs."
HV