L’avant-projet de budget européen présenté hier par la Commission européenne pour l’année 2008 marque un tournant. Pour la première fois, les dépenses agricoles cèdent en effet la première place dans l’enveloppe communautaire. La commissaire Dania Grybauskaité a indiqué :
"Davantage de crédits sont désormais disponibles pour les politiques axées sur le progrès économique."
Sur les 129,2 Md€ prévus en crédits d’engagement (soit une progression de 2% par rapport à 2007), les financements attribués à la politique agricole commune et à la ruralité, resteront stables, à 56,3 Md€. En revanche, les dépenses destinées à la recherche, aux aides régionales, aux réseaux de transports, ou à la formation, atteindront au total 57,2 Md€, en hausse de 4,2 % sur un an. La préparation du budget 2008, qui doit être approuvé par le Parlement européen et le Conseil d’ici décembre, intervient alors que la Commission commence à réfléchir à la remise à plat des finances communautaires, décidée par les gouvernements en 2005 pour l’horizon 2008-2009.
En principe, les dépenses affectées à la politique de soutien des prix agricoles sont gelées jusqu’en 2013, en vertu d’un accord entre MM. Chirac et Schröder. Mais le rééquilibrage du budget doit mettre un terme à la prépondérance de la politique agricole, dont la France demeure la principale bénéficiaire.