[Marek nous transmet une présentation du nouveau gouvernement polonais. Ce qui frappe, c’est la qualité des membres de ce gouvernement, alors que nos médias se plaisant à présenter le PiS comme un parti "provincial" pas très brillant. Cette expérience politique catholique a une importance qui déborde des frontières de la Pologne : dans le délitement actuel du modèle culturel et social européen, le succès de ce gouvernement servirait de balise au versant politique de la nécessaire "nouvelle évangélisation" HV]
En Pologne, le parti des frères Kaczynski (PiS) n’a pu s’entendre sur la constitution d’une coalition avec son allié de droite la Plate-forme Civique (PO). Le premier ministre polonais Kazimierz Marcinkiewicz et son gouvernement, composé de 17 ministres issus en majorité du parti Droit et Justice (PiS) (mais aussi de tendance plus centriste pour 6 d’entre eux), ont été nommés lundi dernier par le Président Kwasniewski ( Source ).
Parmi ces ministres: Ludwik Dorn (Ministre de l’intérieur et de l’administration. Homme de lettres primé pour un de ses poèmes pour enfants); Zbigniew Ziobro (Ministre de la Justice. 35 ans, Procureur); Zbigniew Wassermann (Ministre des Services Spéciaux. Anti-communiste convaincu, procureur, qui s’est distingué dans une commission d’enquête sur la mafia du pétrole); Radoslaw Sikorski (Ministre de la Défense Nationale. Philosophe, politicien, économiste et écrivain); Zbigniew Religa (Ministre de la santé. Cardio-chirurgien très réputé, il s’était présenté à la Présidentielle 2005 avant de se retirer au profit de … Donald Tusk); Stefan Meller (Ministre des Affaires étrangères et Chef du Comité pour l’intégration européenne. Historien spécialiste de la Révolution française, polyglotte, Ambassadeur polonais en France (1996-2001) et à Moscou (à partir de 2002), il reçut en 1995 les Palmes académiques françaises.
Le nouveau gouvernement est déterminé à défendre les valeurs nationales de la Pologne et à refermer définitivement la page sombre du Communisme en l’éradiquant à tout jamais. Un de ses premiers objectifs est le remplacement de l’organe d’espionnage militaire hérité du Communisme ainsi que le limogeage systématique de tout officier de police ou de l’armée ayant eu un lien avec les services communistes (d’aprés les statistiques 10 % des officiers supérieurs de Police auraient été des agents des services secrets communistes)…
Donald Tusk a ordonné au parlementaires de la Plate-forme civique de ne pas voter la confiance au gouvernement Marcinkiewicz. La décommunisation a été une raison primordiale de l’échec des négociations avec le PO, qui exigeait le portefeuille stratégique de l’Intérieur. En 1992, Donald Tusk s’était opposé avec Lech Walesa à la décommunisation du pays.
Le PO avait également exigé que le parti des frères Kaczynski rompe définitivement avec Andrzej Lepper afin de rendre indispensable une coalition PO-PiS en se mettant à dos le chef de Samoobrona. Le PO serait alors devenu la force dirigeante, le PiS ne pouvant compter sur les voix d’Andrzej Lepper. Au grand dam des libéraux, le parti des frères Kaczynski s’est rélévé particulièrement pragmatique sur la question, si bien que le nouveau gouvernement a de grandes chances d’être approuvé par le parlement et il pourra ainsi mettre en place sa politique de réforme. Kazimierz Marcinkiewicz devrait en effet pouvoir compter sur le parti d’Andrzej Lepper Samoobrona, la Ligue des familles polonaises (LPR) et le parti paysan (PSL). Ces derniers ont certes posé leurs conditions mais le nouveau premier ministre entend bien s’y conformer. Il en va de la survie du gouvernement.
Marek
[Une remarque sur le ministre de la Défense : "Radek" Sikorski a été chercheur au think tank néoconservateur américain AEI, et a écrit depuis 1988 dans National Review. Marek indique qu’il a la double nationalité polono-britannique. Sa nomination est en tout cas un signe d’atlantisme on ne peut plus clair… HV]
Anonyme
bon courage au nouveau gouvernement polonais, puisse t-il rencontrer le succès et devenir un exemple pour nos pays d’Europe.