La lettre d’adieu à ses parents de la jeune victime de l’occupant nazi, fusillé à l’âge de 17 ans, sera lue au début de chaque année scolaire "dans tous les lycées de France" (tous les lycées publics, présume-t-on).
Ce texte du jeune communiste est poignant, et heureusement exempt d’allusions explicites à l’idéologie totalitaire à laquelle il adhérait.
Mais le geste de M. Sarkozy est ambigu : le jeune Guy Môquet a été arrêté par la police française pour ses activités au sein du parti communiste… en octobre 1940, au plus fort du pacte Ribbentrop-Molotov. La presse a donc tort de qualifier Guy Môquet de "résistant" – il n’a en tout cas pas été arrêté pour des faits de résistance contre l’occupant, bien au contraire. Ce n’est qu’en octobre 1941, après la dénonciation de ce pacte, que le malheureux garçon a été fusillé par les Allemands – sur proposition du Ministre de l’Intérieur Pierre Pucheu. Le Monde évoque bien la déportation du père de Guy, le député Prosper Môquet, en Algérie en 1939… mais ne rappelle pas la raison de cette déportation : le soutien de ce dernier au pacte entre les nazis et les communistes.
N’y avait-il donc personne dans l’entourage de M. Sarkozy pour lui suggérer un hommage moins ambigu ? Au jociste Marcel Callo, par exemple ?
PS : parmi les nombreux résistants scouts et catholiques morts pour la France, certains ont certainement laissé de très beaux textes qui, à défaut d’inspirer M. Sarkozy, pourraient fournir une alternative à son initiative pour les établissements catholiques. Si vous en connaissez, envoyez-les à Lahire qui se propose d’en publier plus tard dans la soirée.