Je citais hier l’éditorialiste du Times : "A partir de maintenant, l’Europe ne sera plus jugée sur sa rhétorique, mais sur ses résultats." C’était bien vu : un tabou semble tomber actuellement, celui de l’euro.
Comme l’indique François, un ministre italien de la Ligue du Nord veut susciter un référendum sur le rétablissement de la lire :
"En Europe, il y a un exemple vertueux de la Grande-Bretagne qui croît et se développe en maintenant sa propre monnaie. (…) Depuis trois ans, l’euro (…) a montré qu’il n’était pas à la hauteur face au ralentissement de l’économie, la perte de compétitivité et la crise de l’emploi."
Le Point, tout en plaidant pour le maintien du statu quo, se demande avec honnêteté si les faits n’ont pas donné raison aux économistes qui avaient mis en garde contre l’introduction de la monnaie unique. Il met le doigt sur des vérités qui font mal : en particulier la comparaison des taux de croissance passés et à venir de la zone euro avec ceux de pays comparables.
Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, est sur la défensive et est "sorti de ses gonds" devant ces questions gênantes. Si l’éditorialiste du Times a raison, il faudra pourtant qu’il s’y habitue.