On avait parlé ici de la sémantique et de la problématique décalées utilisées par les médias. J’étais aussi intrigué par le fait que, davantage à la radio qu’à la télévision d’ailleurs, le temps consacré aux événements est limité au minimum décent : au bout de quelques minutes d’un journal, l’attention est attirée sur toutes sortes de nouvelles "dérivatives", en premier lieu les résultats sportifs.
Là encore, je n’avais pas rêvé : les médias appellent cela être partagés "entre souci d’informer et désir d’apaiser"… On pourrait aussi appeler cela "prendre le public pour des benêts". Les journalistes de France 2 visent ouvertement à "faire ressortir les aspects économiques et sociaux de ce qui se passe", au détriment des aspects moins politiquement corrects.
Au premier rang de cette manipulation, Paul Nahon : "Nous montrons le strict minimum." Paul Nahon s’y connaît d’ailleurs en désinformation : on se souvient du reportage anti-catholique d’anthologie Les Croisés de l’Ordre Moral qu’il avait diffusé sur Envoyé Spécial il y a dix ans presque jour pour jour. On y voyait démontré, à grand renfort de musiques de films d’horreur et de vues en contre-plongée, que les AFC, le Vatican, le Dr Dor, le Prof Lejeune, l’Opus Dei (etc) participaient à un immense complot dont le but était… la négation des chambres à gaz !
Les jours de l’impunité, pour ces pratiques médiatiques, sont sans doute comptés : grâce à l’internet à haut débit, les gens ont maintenant le choix de chercher ailleurs leurs informations, comme le montre la sélection quotidienne multimédia de Bafweb. Du temps de la RDA, on disait que les Allemands de l’Est fuyant à l’Ouest "votaient avec leurs pieds". Les médias audiovisuels vont vite constater, comme le constate déjà la presse écrite, que leur public peut maintenant "voter avec sa souris" et se passer d’eux.