Revenant sur le discours de Mgr Laffitte sur l’objection de conscience, ainsi que sur l’entretien du Père Garrigues, Rémi Fontaine écrit dans Présent :
"[A]u risque de tomber dans une nécessaire dissidence républicaine, on ne peut choisir un candidat nocif au motif qu’il le serait moins qu’un autre. La loi de graduation du moindre mal vaut pour inverser le flux d’une décadence non pour simplement le ralentir en devenant quelque part son allié objectif, l’enfer d’un déclin étant souvent pavé de bonnes intentions…
Un propos que Philippe Oswald a cru bon de relativiser dans son éditorial : «Soulignons que, à nos yeux, celle-ci [l’objection de conscience] peut coexister avec le choix du moindre mal, si l’on y est acculé et pourvu que ce ne soit en rien au prix d’une renonciation à poursuivre le bien.» Suivez son regard… Sans prétendre trancher aujourd’hui ce débat (de morale politique) qui partage les catholiques, posons simplement la question : cet élargissement arbitraire du principe de moindre mal et de tolérance civile n’est-il pas déjà comme une victoire de la société idéologiquement tolérante décrite par Mgr Laffitte : «[Elle] ne peut tolérer que s’exerce en son sein un droit d’objection de conscience, car elle n’est plus en mesure d’accepter en les honorant les valeurs supérieures qui s’expriment en son sein» ? Evoluant juridiquement toujours plus vers l’abolition de ce droit de l’homme, cette société laïciste ne transforme-t-elle pas ainsi, pour commencer, la saine et légitime objection de conscience des chrétiens en objection électoralement respectable dans son système totalitairement libéral, l’aliénant en soi-disant votes (d’idiots ?) utiles ?"
Sancenay
telle est la catholique bien-penchance vers la nuit des temps, qui s’autorise également au nom d’une égale servilité à feindre d’ignorer les persécutions de prêtres, ou de laïcs ou de scouts “non conformes”, au prétexte qu’il ne faut pas faire de vagues, puisque “le dialogue “, veille lune des années 68, serait entrain de se renouer,soit dit en passant sur le dos des malheureux, abandonnés à leur sort qui, cependant ressemble fort à celui qui fut fait au Christ.
Le pharisaïsme, voilà l’ennemi!
Passionné
Mais alors, pour qui peut-on voter ?
jean-luc
Dilemne terrible : refuser le jeu ou tenter de l’amender ?
Je n’ai pas tranché, mais je vais vous faire part de l’expérience de l’élu local -non inscrit- que j’ai été pendant 18 ans (adjoint au Maire d’une ville de 40 000 habitants, confortablement calée UMP): on peut travailler et faire de belles choses au plan local ; on peut développer des réseaux ; on peut faire de la résistance et de l’expérimentation ; on apprend à connaître et aimer les hommes dans leurs situations relatives d’acteurs.
Alors, bien sûr, Sarko, Bayrou et, de plus fort, Mademoiselle Royal, sont moralement inadmissibles. Et après ? on fait quoi ?
[Il faut distinguer les élections locales, législatives et la présidentielle. Pour cette dernière, il faut se reporter aux textes de Rome consultables via les liens du post. Non, un catholique ne peut pas soutenir un candidat qui aggraverait la situation -par exemple en promouvant l’euthanasie, la recherche sur les embryons, les unions homosexuelles- sous prétexte qu’il irait moins loin qu’un autre. Surtout que la droite, quand elle n’a pas fait pire que la gauche (c’est la droite qui a légalisé l’avortement), n’est jamais revenue sur les inadmissibles lois de gauche, que bien souvent, elle a finalement aggravée (comme le Pacs). Un catholique ne peut pas cautionner cette fuite en avant. MJ]
matoch
Cette question (“du meilleur possible”, expression du père Garrigues je crois et plus heureuse que celle de “moindre mal” qui contient en germe une erreur) est bien mal connue des milieux catholiques.
Merci aux élections de nous la remettre en tête dans toute sa vigueur !