Cette institution chiraquienne, créée par Jérôme Monod et présidée par Francis Mer, se voulait le think tank, ou laboratoire de pensée, de la "droite et du centre" en France. L’équivalent des illustres Heritage Foundation ou American Enterprise Institute outre-atlantique.
Mais la légitimité de cette fondation, déjà faible, à jouer un rôle dans la reconstruction idéologique d’une droite française est définitivement compromise par un récent article sur l’adhésion de la Turquie, par le président de son Conseil scientifique. Paru dans les Echos du 28 décembre 2004, le texte est repris dans le bulletin de janvier 2005 de la Fondation (ici, format pdf.) Mais c’est au dernier numéro de Valeurs Actuelles que revient le mérite d’attirer l’attention dessus. Extrait :
"L’idée de l’Europe, ce qui en fait la grande idée politique du XXIe siècle, est qu’elle offre la possibilité de construire, sur la base de l’adhésion, et donc de la réciprocité des droits et des devoirs, un ensemble politique, affranchi de toutes les formes d’identitiés raciales, ethniques, religieuses ou civilisationnelles, destiné à constamment s’élargir (…) L’Europe n’a pas d’identité; elle est une promesse. Elle est destinée à s’ouvrir : à l’Ukraine demain, et pourquoi pas, après-demain, aux pays du Maghreb."
On comprend soudain mieux certaines positions de Chirac.