Le numéro de septembre de Politique magazine vient de sortir. Extrait de l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers :
"La réalité pourrait bien contredire les fausses assurances de ces politiciens dont la médiocrité d’esprit se couvre de la raison d’état. Le rêve socialiste ne dure jamais plus d’un an. Après, il faut payer.
Non, François Hollande n’a pas été très malin en faisant croire au mois de juillet que, grâce à lui évidemment, la reprise économique était dorénavant l’actualité qu’il allait devoir gérer. Il était heureux de le dire et de le redire en toute simplicité avec ce sourire béat qui reflète si profondément sa vie intérieure. Il se donnait ainsi le beau rôle en insistant sur les résultats calamiteux du quinquennat précédent selon le jeu de cette alternance politicienne qui consiste essentiellement à éreinter le prédécesseur pour se faire valoir.
Mais un tel calcul est aujourd’hui risqué. Pendant tout l’été, il n’a été question dans les discours de Hollande, d’Ayrault, de Moscovici que de ce « frémissement » de 0,5 %, signe annonciateur pour eux des lendemains heureux promis par le socialisme éternel et singulièrement par le candidat Hollande, son messie d’aujourd’hui : le mariage pour tous déjà légalisé, la retraite pour tous sans effort et le plus tôt possible, la croissance pour tous, l’éducation démocratique pour tous, le succès pour tous, les loisirs pour tous, la drogue pour tous, le partage des richesses évidemment pour tous, la liberté pour tous, même et surtout pour les récidivistes, les violeurs et les assassins qui, du coup, seront très gentils et avec qui il faudra aussi être très gentils s’il leur vient l’idée de recommencer, en application de la prochaine loi pénale si finement et si fermement concoctée par celle qui garde les Sceaux et qui, assurément, n’a jamais connu cette chance, pas encore, d’être assassinée, volée ou violée.L’avènement de cette société radieuse n’est, bien sûr, possible que par l’exclusion préalable et méritée de ceux qui refusent cet univers nouveau, ce « renversement de civilisation », selon le terme approprié qui a été employé, conçu et prédit par les brillants cerveaux de notre gauche illuminée dont la prophétesse Taubira à la voix rauque et oraculaire, le grand-prêtre Peillon à la voix si liturgiquement religieuse sont les plus éclatants exemples. Comme dans le roman d’anticipation de George Orwell, il y aura le ministère de la Vérité, chargé de l’éducation, de l’information et des loisirs programmés, le ministère de l’Amour, chargé de la justice et de l’uniformisation des esprits, s’il le faut par la rééducation musclée des récalcitrants, le ministère de l’Abondance, chargé de gérer la pénurie en faisant croire que l’Etat-providence de Big Brother assure la juste satisfaction des besoins de tous, le ministère de la Paix, chargé, comme il se doit, de faire la guerre. Nous y sommes ou presque.
Mais comme toutes les expériences du passé l’ont prouvé, ce socialisme fumeux aboutira à des catastrophes. […]"