Ce matin, Mgr Vincenzo
Paglia, Président du Conseil pontifical pour la famille, a présenté une
conférence intitulée: De Milan à Philadelphie, les perspectives du
Conseil pontifical, analysant les résultats de la rencontre mondiale des
familles de mai 2012 à Milan (Italie). Mgr Paglia a rappelé que cette rencontre
"a montré la
force vitale que représentent les familles dans l'Eglise et dans la
société… Bien sûr, les problèmes ne manquent pas concernant le mariage
et la famille, mais nous ne devons pas oublier…que la famille reste
encore aujourd'hui la ressource fondamentale de nos
sociétés... Les statistiques sont unanimes sur le fait que la famille
tient la première place comme lieu de sécurité, de refuge, de soutien
pour la vie, et reste en tête des désirs de la grande majorité des
jeunes. En Italie par exemple, près de 80% des jeunes déclarent préférer
le mariage (civil ou religieux) contre 20% qui optent pour le
concubinage… Et en France, les sondages révèlent que 77% des jeunes
désirent construire leur vie de famille en restant avec la même personne
toute leur vie… Du reste, ce besoin de famille est inscrit dans le
cœur de l'homme depuis que Dieu a dit: Il n'est pas bon que l'homme
reste seul. Cette vérité profonde qui marque aussi radicalement la vie
humaine est malmenée par une culture qui lui est opposée… Il existe
une course à l'individualisme qui fissure la famille tout
comme les diverses formes de société. C'est pourquoi l'éclatement de la
famille est le premier problème de la société contemporaine…Il est
vrai qu'une grande partie de l'histoire contemporaine a été conçue comme
une libération de tout lien: les liens avec les autres, donc la
famille, la responsabilité envers l'autre. Et il est tout aussi vrai que
les liens, parfois, ont opprimé la subjectivité. Mais aujourd'hui, le
vertige de la solitude avec ce culte du moi, détaché de tout lien…et
la perte de repères provoquée par la mondialisation, accentue encore
plus ce repli sur soi et la tentation de se refermer sur soi-même"."Aujourd'hui l'Eglise se préoccupe de
la crise traversée par le mariage et la famille, parce qu'elle est aussi
consciente que tous deux sont un Evangile, une bonne nouvelle pour les
femmes et les hommes d'aujourd'hui également, souvent seuls et privés
d'amour, de paternité, de soutien […] Des transformations, importantes même, de l'institution familiale ont eu
lieu à différentes époques de l'histoire, mais jamais on n'a abandonné
son 'génome', sa dimension profonde, c'est-à-dire une institution
formée par un homme, une femme et des enfants. C'est pourquoi, une
véritable réflexion culturelle et une défense plus vigoureuse de la
famille s'imposent pour la mettre, le plus rapidement possible, au
centre de la politique, de l'économie, de la culture, dans les
différents pays comme dans les institutions internationales, en
impliquant aussi les chrétiens des autres traditions religieuses et les
hommes de bonne volonté. C'est une frontière qui concerne les fondements
mêmes de la société humaine. D'où l'intérêt extraordinaire de l'Eglise
surtout en ce moment historique".
Mgr Paglia a conclu en évoquant
les initiatives que le Conseil pontifical mettra en route, et notamment la
présentation de la Charte des droits de la famille au siège des Nations-Unies à New York, à
Genève et au Parlement européen. Les 26
et 27 octobre, à l'occasion de l'année de la foi, un pèlerinage des
familles aura lieu sur la tombe de saint
Pierre.