Pour Anne Coffinier, en 2020 que l’école ait 20/20 !
C’est connu, notre système scolaire est mauvais élève. Pour qu’il obtienne 20/20… en 2020, il faut changer les choses en profondeur, et d’abord réintégrer l’école libre, c’est-à-dire sous contrat ou hors contrat dans le périmètre du débat éducatif. Ce qui n’est plus le cas depuis… 1984. Depuis, en effet, aucun homme politique n’ose se préoccuper officiellement de « l’école libre ». Bien sûr, l’élite politique, de gauche comme de droite, scolarise ses enfants dans le privé. Mais c’est un péché honteux que l’on confesse péniblement. De l’école libre en France, on se méfie. Qu’elle gagne un élève aux dépens du public, et c’est « la République qui recule » ! Dans les discours, on l’accuse des maux les pires, du “prosélytisme religieux” au sélectivisme financier. Pourtant elle est rarement confessionnelle et guère plus chère que les écoles sous contrat des grandes villes. Plus de 60% des Français voudraient y scolariser leurs enfants « s’ils le pouvaient ». Honte à eux ! Qu’on abolisse le peuple. Pour un Mélenchon, l’idéal serait même d’obtenir la fin du subventionnement par l’Etat de l’école privée sous contrat, au nom du dogme jamais réalisé dieu merci, « à école publique, argent public ; à école privée, argent privé ».
Alors faisons en sorte que 2020 soit déjà l’année de la sortie de cette hypocrisie. Il revient aux hommes politiques attachés à nos libertés de se réemparer sans trembler du sujet de l’école libre. C’était une thématique de droite. Le meilleur moyen de servir efficacement l’égalité des chances : si l’on veut que tous les enfants réussissent, il faut qu’ils puissent choisir l’école qui leur convient au lieu de se voir infliger la même école pour tous. L’école publique a besoin de l’émulation des écoles libres pour avoir le courage de se réformer à chaque fois que c’est nécessaire. Le niveau de l’école publique est d’ailleurs supérieur dans les départements où l’école privée est très développée, dans l’Ouest notamment. Nous avons collectivement besoin que des écoles vraiment libres se développent, qui soient des sentinelles du combat pour la résilience de l’excellence et de la civilisation françaises. Voilà qui peut passer par mille formes pédagogiques possibles, mais qui exige en revanche toujours une même cohérence éducative au niveau même de l’établissement, une vision commune, partagée par les responsables éducatifs et par les parents.
Le temps est aussi venu de relations plus apaisées entre l’Etat et la réalité vivante en forte expansion du monde des écoles vraiment libres. Que cette nouvelle année marque résolument la fin du primat de l’idéologie dans l’approche des questions scolaires. Non l’école publique n’est pas le bien par nature, quand l’école privée serait le mal relatif quant elle est sous contrat, et absolu quand est libre de tout contrat.
A l’heure où de plus en plus d’acteurs privés et publics cherchent à « tout changer » dans l’éducation, l’enseignement vraiment libre est porteur d’un potentiel de libération considérable pour l’école dans son ensemble. Utilisons-le sans tergiversations superflues. Voilà une bonne première bonne résolution pour l’année !