Jean-Baptiste Noé, historien et professeur au lycée Hautefeuille (92), veut réformer l'école sans donner plus d'argent :
"l’Education Nationale croule sous l’argent. En 1980 un lycéen coûtait 5 800€, aujourd’hui il revient à 9 100€. Le prix du lycéen a presque doublé en 30 ans, et pourtant le niveau a baissé. Ce qui manque à l’éducation ce n’est pas de l’argent, c’est de la liberté.
J’entends bien ceux qui disent qu’il faut restaurer l’autorité des professeurs, revaloriser l’apprentissage par cœur ou la transmission de la culture. Ce sont des thèmes importants, mais ce sont des thèmes annexes. La première question est de donner la liberté aux parents de pouvoir choisir l’établissement de leur enfant –avec la pédagogie qu’ils souhaitent- et de donner au directeur d’établissement la liberté de pouvoir choisir ses professeurs et sa pédagogie. C’est en donnant d’abord la liberté que l’on pourra ensuite restaurer tout le reste.Comment faire alors pour que les établissements soient d’avantages autonomes ?
Il faut instaurer le chèque scolaire. Je rappelle que l’éducation n’est pas du ressort de l’Etat mais des parents. L’éducation n’est pas un domaine régalien, comme l’est la justice, l’armée ou la monnaie. C’est un service que l’Etat peut aider, mais ce sont les parents qui sont les premiers et principaux éducateurs de leurs enfants. Avec le chèque scolaire ils seraient libres de pouvoir choisir l’établissement de leur choix. Aux établissements ensuite de se décarcasser pour offrir une bonne éducation, au risque de disparaître.
Concrètement, comment cela pourrait-il fonctionner ?
Au vu du coût actuel on pourrait fixer le montant du chèque à 4 300€ pour un écolier et à 7 500€ pour le secondaire, ce qui permettrait de réaliser de très importantes économies. Les parents, munis de ce chèque, valable uniquement dans un établissement scolaire, s’en servent pour payer l’école de leurs enfants. Si l’établissement estime que le montant n’est pas assez important il peut fixer une scolarité plus élevée, à charge ensuite aux parents de compléter. Grâce au chèque scolaire la liberté pédagogique est totale. I"