Lu dans Le Figaro, sous la plume de Laure Mandeville :
"[U]ne inquiétude ronge nombre de responsables politiques à travers l’Europe et le monde. Et si le précédent du Kosovo allait ouvrir la boîte de Pandore des sécessionnismes ? Leur donner espoir et légitimité ? Bref, relancer une logique ethnique du politique […]. [L]a fragile Macédoine, dont la minorité albanaise vit à la limite du Kosovo et de l’Albanie ; la Bosnie, dont l’enclave des Serbes de Bosnie pourrait demander son rattachement à la Serbie […]. Sans parler de la partie nord du Kosovo, qui pourrait décider de formaliser la séparation de fait qui existe déjà entre la majorité kosovare et la région serbe de Mitrovica. […]
[L]a Roumanie, inquiète d’un réveil possible de sa minorité hongroise, s’oppose, elle aussi, à la reconnaissance du Kosovo […]. Dans son choix, l’avenir de l’enclave sécessionniste russophone de Transnistrie, qui paralyse la Moldavie voisine, pèse lourd. […] La république de Chypre, divisée depuis 1974, est carrément contre, craignant que le précédent ne soit utilisé par la République turque de Chypre du Nord […]. La Slovaquie, la Bulgarie et la Grèce, qui ont aussi des problèmes de minorités, sont également parmi «les Kosovo-sceptiques». Plus à l’Ouest, l’Espagne, où des élections législatives auront lieu le 9 mars, a annoncé qu’elle ne reconnaîtrait pas le Kosovo indépendant, craignant un effet boomerang sur ses propres minorités basque et catalane. […]
[L]’obsession de l’effet domino habite la Russie, toujours en lutte contre les séparatistes tchétchènes […]. Elle préoccupe la Géorgie, paralysée par les conflits abkhaze et sud-ossète ; le Sri Lanka, confronté à la rébellion des Tigres tamouls. Et bien sûr la Chine, qui, obsédée par la question du Tibet, du Xinjiang musulman et de Taïwan, exprimait hier «sa profonde inquiétude»."