Article intéressant de Kay Hymowitz dansThe City Journal, traduit en français par le bloggeur Aristide. En voici des extraits :
"Lorsque j’ai commencé, il y a environ deux décennies, à m’intéresser aux recherches portant sur le bien-être des enfants, celles-ci se focalisaient presque toujours sur les problèmes touchant les filles : leur manque d’estime d’elles-mêmes, leur faible ambition, leurs troubles du comportement alimentaire, et, plus inquiétant que tout le reste, les taux de grossesse élevés chez les adolescentes. Aujourd’hui, cependant, avec des taux de natalité parmi les adolescentes ayant baissé de plus de 50% par rapport au maximum atteint en 1991 et avec les filles dominant les salles de classe et les cérémonies de remise de diplômes, l’attention se porte de plus en plus sur les garçons et les hommes. Leurs résultats scolaires, au collège et au lycée, et leurs taux d’inscription à l’université ont stagné depuis des décennies. […]
Ce printemps, un autre économiste du MIT, David Autor, et son coauteur Mélanie Wasserman, ont proposé une réponse. La raison des performances scolaires médiocres des garçons, soutenaient-ils, était le nombre croissant de foyers où le père était absent. […]
En fait, les signes que l’effondrement de la famille nucléaire durant le demi-siècle écoulé a eu des effets particulièrement négatifs sur le bien-être des garçons, ne sont pas nouveaux. Durant les années 1970 et 1980, les chercheurs travaillant sur la famille qui suivaient les enfants de la révolution du divorce remarquèrent que, alors que filles et garçons montraient de la souffrance lorsque leurs parents se séparaient, ils manifestaient leur mal-être de manières différentes. Les filles avaient tendance à « internaliser » leur tristesse : elles devenaient anxieuses et dépressives, et beaucoup s’automutilaient ou bien sombraient dans la drogue ou l’alcool. Les garçons, en revanche, « externalisaient » ou « passaient à l’acte » : ils devenaient plus impulsifs, plus agressifs, et « antisocial ». Les deux types de réaction étaient préoccupants, mais le comportement des garçons avait le désavantage de déranger et même d’effrayer les camarades de classe, les enseignants, et les voisins. Les garçons venant de foyers désunis étaient plus susceptibles que les autres d’être exclus à l’école ou d’être arrêtés par la police. Le mal-être des filles semblait aussi diminuer au bout d’un ou deux ans après le divorce de leurs parents ; pas celui des garçons.
[…] Dans une étude longitudinale bien connue portant sur les enfants de mères adolescentes (presque toutes célibataires), le sociologue Frank Furstenberg, un doyen des études familiales à l’Université de Pennsylvanie, avait trouvé « des niveaux alarmants de pathologie parmi les garçons. » Ils étaient plus fréquemment toxicomanes, plus fréquemment impliqués dans des activités criminelles, et plus souvent en prison que les quelques garçons inclus dans l’étude ayant grandis dans des familles où les parents étaient mariés. […]
Les auteurs résument ainsi les résultats de leurs recherches : « Les disparités entre filles et garçons, en ce qui concerne les comportements perturbateurs, au niveau du CM2, et les exclusions au niveau de la 4ème, … sont plus faibles dans les familles intactes. » « Toutes les autres structures familiales paraissent préjudiciables pour les garçons » […].
Les experts de la délinquance des mineurs savent depuis longtemps que les établissements pour mineurs et les prisons pour adultes sont pleines des fils des familles désunies. […]
La gauche (liberals) suppose en général que les problèmes sociaux de ce genre proviennent de l’insuffisante générosité de notre système d’aide pour les mères célibataires et leurs enfants. L’idée est que si nous accordions davantage de congés maternité, si nous construisons plus de crèches de qualité, si nous fournissions plus de services médicaux, une bonne partie des désavantages liés au fait de grandir dans une famille monoparentale disparaitraient. Cependant le lien entre criminalité et absence du père existe même dans les pays ayant des systèmes de sécurité sociale très généreux. […]
Plusieurs études sont arrivées à la conclusion que les garçons élevés dans des familles monoparentales ont moins de chances d’aller à l’université (college) que les garçons ayant le même niveau scolaire mais élevés par des parents mariés ; les filles ne présentent pas une telle différence. Autor cite un article del’American sociological review selon lequel les garçons dont le père est absent ont moins de chance d’obtenir un diplôme universitaire que les filles ayant le même type d’environnement familial, y compris lorsque leurs performances au lycée sont identiques à celles des filles. […]"
borphi
Voilà un sujet intéressant relatif à l’égalité des chances Garçon-fille.
Il y a un gros travail à prodiguer la stabilité des couples ainsi que le respect de leur simple existence.
Mais bon ,tout cela ne se dessine pas encore à l’horizon.
Dans une autre civilisation , peut-être !
damestoy
Impact des différents modèles familiaux sur le destin des enfants, filles et garçons (réussite scolaire, équilibre mental, délinquance). La SOCIOLOGIE a probablement étudié le sujet et dispose de statistiques instructives, y compris peut-être avec l’incidence des convictions religieuses ou philosophiques cultivées dans ces modèles familiaux. Résultats confidentiels car contrariant la PUT ? (Pensée Unique Totalitaire)
l'anarcho
il y a une quête du père et du Père dans nos sociétés et une soif de vérité mais beaucoup tombent dans l’ésotérisme, le New Age, etc…
Jacques Bonhomme
L’homme a besoin d’une mémoire ; celle de la famille d’abord. Le fait d’appartenir à une filiation donne déjà des repères forts aux enfants ; Quelle génération d’instables et d’orphelins nous préparent les familles éclatées, recomposées, atomisées d’aujourd’hui.…
qi
Il ne faudrait pas en déduire que tout va mal dans les familles monoparentales ! Par ex. celles où le père est hélas mort quand son fils était petit ? Dans celles que je connais, les garçons ont tous fait des études supérieures. Ce genre de famille monoparentale unie résiste aux enquêtes.
Kelkin
@qi
Bien sûr !
Un orphelin n’est pas du tout dans les mêmes conditions qu’un enfant de divorcé. Il est victime d’un accident de la vie mais n’est pas écartelé entre l’amour de sa mère d’une part et l’amour de son père d’autre part. Il est victime d’un accident naturel et peut faire le deuil de son parent mort.
Un enfant de divorcé, lui, est victime d’une déchirure affective qui est difficilement surmontable.