Matthieu D. est candidat FN pour la 1ère circonscription de l’Aveyron. Il a accepté de répondre à nos questions.
Vous avez annoncé votre candidature à l’élection législative pour la 1ère circonscription de l’Aveyron. Pourquoi vous lancez-vous en politique ?
C’est effectivement la première fois que je me présente à une élection législative mais mon engagement politique remonte à mes 16 ans. J’ai toujours pensé qu’un chrétien se devait d’avoir une action concrète dans la société, qu’il ne pouvait rester passif devant le cours des choses, quelle que soit la forme que son engagement pouvait prendre. Aujourd’hui nous constatons combien malheureusement les catholiques ont abandonné le terrain politique ou à défaut n’ont plus ou ont perdu toute notion de sens politique. Les chiffres du vote catholique pour E.Macron en sont la preuve la plus criante… Plusieurs raisons peuvent être invoquées mais je crois que nous vivons surtout une époque de désorientation profonde tant sur le plan des valeurs que sur le courage qui a fui comme Soljenitsyne l’avait déjà démontré en 1978 dans son discours d’Harvard. Il y a peut être aussi une sorte de résignation devant les combats perdus depuis les années 70 sur la famille et la vie et nous ne savons plus comment porter un message politique sans se heurter à des compromissions qui troublent notre conscience. Malgré la tentation de l’abandon, il faut continuer à résister et à témoigner “à temps et à contre temps”.
J’ai donc commencé à militer dans le sillage de mes parents pour me retrouver engagé avec Philippe de Villiers lors de la création de Combat pour les Valeurs puis du MPF. La chose politique m’a toujours intéressé et c’est ce qui a vraisemblablement conditionné mes études en faisant du droit et Sciences Po. Aujourd’hui implanté en Aveyron, terre imbibée de radical socialisme et de démocratie chrétienne, j’ai décidé de continuer cet engagement pour ne pas tout abandonner à l’ennemi si je puis dire. Le fait de pouvoir encore témoigner une certaine idée de la France est toujours bénéfique et si nous n’en récoltons pas directement les fruits nous œuvrons pour nos enfants et les générations futures.
Cette circonscription est actuellement détenue par le LR Yves Censi, qui se représente. En 2013, vous étiez candidat à la mairie de Rodez sous les couleurs du PCD. Vous aviez alors dans votre équipe des membres du FN, du MPF et de l’UMP. Pourquoi vous présentez-vous désormais sous les couleurs du FN ?
Cette circonscription est intéressante à plus d’un titre puisqu’elle englobe Rodez, la capitale de l’Aveyron et tout le nord du département avec en particulier le beau plateau de l’Aubrac que les pèlerins de St Jacques de Compostelle connaissent bien quand ils partent du Puy en Velay pour se rendre à Conques. Yves Censi (LR) en est effectivement le député sortant et se représente pour la 4ème fois (c’est dire s’il souhaite le renouvellement !). Il est le parfait représentant d’une génération politique qui a échoué et qui a trahi les idéaux de la droite. En appelant à voter Macron au deuxième tour des présidentielles, il s’est non seulement disqualifié mais a démontré que cette droite a depuis longtemps abandonné le terrain des convictions. La récente sortie de F.Fillon sur le fait que Sens commun lui aurait plombé sa campagne fait froid dans le dos. Au vrai, je pense que l’élection du Président Macron a enfin clarifié les choses entre une droite juppéiste très libérale et pro-macron et une droite toujours attachée à défendre des valeurs conservatrices. Pour revenir aux municipales de 2014, j’étais effectivement candidat mais sous aucune étiquette particulière si ce n’est Divers Droite car il y avait des accords entre l’UMP et le PCD. M. Poisson, tout en délicatesse, me le rappela en m’excluant du PCD pour candidature dissidente et par le fait qu’il ne supportait pas que des représentants du FN soient sur ma liste… M. Censi put donc se revendiquer du label PCD alors qu’en fait tous ses membres étaient sur la mienne.
Si j’ai choisi in fine le FN c’est qu’il a su me tendre les bras, me confier des responsabilités alors que les partis LR ou associés n’ont pas su ou voulu des gens de ma génération. Ils nous ont “cornérisés”, “méprisés” et même après les manifs pour tous… Je découvre donc un nouveau parti où la solidarité y est déjà plus grande et la confiance plus forte. Je pense que de toute façon la vie politique va se recomposer et que les clivages traditionnels vont laisser place à de nouveaux courants permettant désormais une distinction claire entre patriotes et mondialistes.
Si vous êtes élu, serez-vous favorable à former un groupe parlementaire avec des élus d’autres partis, qu’ils soient de LR, de DLF, du PCD, du FN… ?
Cela me semble d’actualité ! Notre pays a besoin d’une refondation de ses courants politiques et le Parlement en est son meilleur moyen d’expression. Des alliances seront nécessaires pour constituer une opposition véritable au gouvernement du Président Macron. Il faut quand même se rendre à l’évidence qu’avec près de 11 millions de voix, seul le FN s’inscrit aujourd’hui dans la possibilité d’avoir un groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale. Alors j’en appelle à un vote patriotique de sursaut car nous sommes véritablement à un tournant de notre civilisation. Il faut certes retrouver une indépendance et notre souveraineté mais le combat porte aujourd’hui avant tout sur notre identité. Notre culture judéo-chrétienne, nos traditions, nos mœurs sont en danger ! Alors arrêtons les faux semblants et les faux débats, le réflexe sociologique et le politiquement correct ne sauraient une fois de plus guider nos choix. C’est un vote de salut qu’il faut faire pour la France en lui constituant une opposition patriote au Parlement.