Nicolas Tardy-Joubert est candidat à l'élection législative pour la 3e circonscription des Yvelines. Il a accepté de répondre à nos questions.
Vous avez annoncé votre candidature à l'élection législative pour la 3e circonscription des Yvelines. Pourquoi vous lancez-vous en politique ?
Une grande partie de la droite a perdu ses repères et ses valeurs, à tel point que beaucoup de ténors ont appelé à soutenir Emmanuel Macron, ce que 56% des Français ont refusé. Il faut poursuivre notre engagement dans la vie de la cité, pour porter une parole sans compromission, c’est la raison de mon engagement. L’héritier de François Hollande, élu par défaut, doit avoir en face de lui une majorité de droite pour stopper la casse.
Je suis engagé dans la vie publique depuis 2012 puisque j’ai fondé le réseau de La Manif pour Tous dans les Yvelines, avant de prendre la responsabilité de la mobilisation au niveau régional, puis national. J’ai été élu conseiller régional en 2015, sur la liste conduite par les Républicains, et je suis prêt à servir d’avantage les valeurs qui nous sont chères ; la défense de la vie, de la famille, l’unité de la Nation! J’ai aussi eu l’honneur de faire partie de l’équipe de Jean-Frédéric Poisson pendant sa campagne pour la primaire, seul candidat clairement attaché à la défense de la vie et de la famille.
J’ai pensé assez vite qu’Henri Guaino, notre député sortant, n’aurait pas l’investiture des Républicains, ce que je regrette d’ailleurs; celle-ci vient de lui être retirée. C’est un homme de conviction, honnête et qui ne se renie pas.
J’ai sollicité cette investiture pour contribuer à ce qu’une droite conservatrice, sociale et souverainiste soit reconnue par les Républicains. Ceux-ci ont préféré négocier 96 circonscriptions avec l’UDI (en retirant en parallèle l’investiture de Xavier Lemoine), ce qui a certainement contribué à la défaite de François Fillon.
Comme une campagne ne se prévoit pas à la dernière minute et fort de mon expérience réussie en entreprise, je me suis lancé dans cette aventure avec le soutien de Jean-Frédéric Poisson et de nombreux militants actifs. J’ai la volonté de renouveler la vie politique. La recomposition de la droite se fera avec des élus capables d’associer avec courage la parole à l’action.
Vous allez affronter le candidat LR Philippe Brillault, maire du Chesnay, qui fut très actif durant les Manifs Pour Tous. N'êtes-vous pas en train de diviser la droite, vérifiant la formule selon laquelle nous avons la droite la plus bête du monde ?
Philippe Brillault s’est présenté 4 fois aux législatives (dernier score en 2012 à 6%), il est maire depuis 1989, conseiller départemental, et VP de Versailles Grand Parc. Il souhaite rester au Conseil municipal pour y conserver toute son influence. Je reconnais et j’ai apprécié son rôle actif dans la pétition pour le CESE.
Depuis, il a parrainé Bruno Le Maire à la primaire, qui incarnait pour lui le « renouveau », ce qui a été incompréhensible pour beaucoup. Au soir du premier tour de la présidentielle, il a déclaré dans la presse vouloir voter blanc. Depuis, il a communiqué qu’il voterait pour Emmanuel Macron au deuxième tour, probablement pour obtenir l’investiture LR–UDI.
Pour ma part J’ai très largement communiqué sur le « Tout sauf Macron » et pour un vote en conscience. C’est une grande différence entre nous, je suis constant et je sais résister à la pression du système.
Je ne crois pas diviser la droite mais plutôt enrichir l’offre ! Les électeurs ont le droit de choisir une autre sorte d’homme politique, même si sur le fond, nous nous retrouvons en partie. Je veux apporter mon expérience de la société civile, et la constance de mes convictions. Je propose de rassembler largement et de travailler avec tous les élus de mon territoire comme j’ai su le faire en entreprise avec des équipes internationales.
Je ne cumulerai pas d’autres mandats ou fonctions, pour me consacrer pleinement à la reconstruction de la France en étant élu député. Je crois que les Français attendent cette clarté d’engagement. Je ne serai pas non plus du genre à voter l’avortement comme un droit fondamental, ou à vouloir l’inscrire dans la Constitution, mais je proposerai un plan de santé publique pour réduire le nombre d’avortements.
Les électeurs trancheront sur les hommes politiques qu’ils souhaitent avoir, même si je sais que la bataille sera inégale. Au deuxième tour, j’appellerai évidemment au rassemblement autour du mieux placé d’entre nous pour faire battre les candidats de la gauche libérale-libertaire.
Si vous êtes élu, serez-vous favorable pour former un groupe parlementaire avec des élus d'autres partis, qu'ils soient de LR, de DLF, du FN… ?
Je suis prêt à rejoindre un groupe parlementaire homogène, avec des élus soucieux de servir le bien commun et notre pays. La recomposition de la droite est nécessaire, et je souhaite pouvoir y jouer un rôle actif.
Je suis également prêt à travailler avec toutes les bonnes volontés quand il s’agit de protéger la vie, la famille, la nation, de lutter contre le mondialisme et l’ultra-libéralisme, de mettre l’économie au service de l’homme. On voit bien que les différents partis politiques sont parcourus de lignes de fractures importantes. Au-delà de rassembler des partis il est primordial de rassembler des personnes qui ont des convictions communes comme cela peut exister au Parlement Européen où un groupe ECR existe (European Conservatives and Reformists).