Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, fort de plus de quarante ans de vie sacerdotale, organise régulièrement des semaines d’évangélisation de rue. Perché sur un tabouret, il participe à l’évangélisation de rue. Il a publié plusieurs ouvrages sur la place du chrétien dans notre monde, dont Le temps des saints: ne soyons pas des chiens muets (Artège, 2023).
Il vient de publier un ouvrage sur L’Eglise face au monde moderne. Depuis la crise de l’intelligence, héritée du rationalisme et de l’idéologie des Lumières, ayant abouti à la Révolution, l’Eglise cherche cahin-caha à revoir son attitude face au monde moderne. Ralliement, puis condamnation de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, du Sillon et de l’Action française, instauration de la fête du Christ-Roi, mais timidité face à la résistance des Cristeros, jusqu’au concile Vatican II, au cours duquel l’Église a souhaité repenser son positionnement, allant jusqu’à remettre en cause certains concordats. Cependant, cette démarche n’a pas abouti de manière claire et lisible pour tous les fidèles, c’est le moins que l’on puisse dire. On le voit face aux tentatives laïcistes et aux lois criminelles des sociétés post-modernes : l’épiscopat n’argumente que par la liberté religieuse ou la loi naturelle. Exit la prédication des fins dernières et la nécessité de rendre un culte public au Bon Dieu, désormais remisé dans les sacristies et les salles de catéchisme (et encore).
Revenant à la lettre du Concile (lettre sans cesse réinterpétée), Mgr Marc Aillet rappelle la dimension missionnaire de l’identité chrétienne. Il se fonde sur l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi du pape Paul VI, promulguée le 8 décembre 1975, et en fait le commentaire toujours actuel. À travers une réflexion personnelle sur la question de la mission, Mgr Aillet montre que l’annonce de Jésus-Christ ressuscité, à temps et contretemps, est le sens même de l’existence de tout chrétien. Elle est source de vie et de renouveau pour toute l’Église.