Dans une lettre pastorale publiée aujourd'hui et intitulée « De toutes les nations, faites des disciples » (Mt 28-19), Mgr Castet, évêque de Luçon, écrit :
"La mission à laquelle est conviée notre Eglise ne peut occulter que, sur cette même terre, nos ancêtres ont lutté et payé de leur vie au nom de leur attachement à l’Eglise Catholique et à son clergé. Combien étaient-ils, ces Vendéens qui sont tombés pour la cause de cette foi et de cette identité fortement ancrée ? Les chiffres varient selon les sources mais sont toujours très impressionnants ! Notre Eglise ne peut oublier ce sacrifice de la vie de nos ancêtres et surtout l’intrépide courage de tout un peuple pour affirmer sa foi et défendre la liberté de l’Eglise Catholique. Comme l’or passé au creuset du feu (Sg 3, 6) les guerres de Vendée ont été la grande épreuve de notre Eglise, elles ont prouvé la qualité et le sacrifice du don de soi de tout un peuple fièrement attaché à sa foi. La dure épreuve n’a pas étouffé le dynamisme de la ferveur religieuse et l’expansion de la mission en Vendée. Au contraire, la grâce de Dieu qui fait toutes choses nouvelles (Ap 21,5) a donné à nos ancêtres vendéens dans la foi de vivre le pardon, au lieu de l’enfermement dans le traumatisme de la guerre. Le pardon, venu de Dieu et offert, a été la source libératrice d’un enthousiasme missionnaire dont les fruits et les réalisations profitent encore à notre diocèse aujourd’hui.
Il est important pour moi de revenir sur ce temps de notre Eglise non, pour un simple retour au passé, mais pour montrer les fondations sur lesquelles Elle est bâtie. S’il est nécessaire de rappeler le sacrifice des Anciens, il est tout autant important d’attirer notre attention sur leur capacité à vivre de l’Esprit de Dieu qui fait toutes choses nouvelles en se tournant résolument vers l’avenir. En saluant la mémoire de nos pères, je mesure l’immensité de la responsabilité qui est la nôtre aujourd’hui de continuer la mission sur cette terre où nous sommes plantés. L’apôtre Paul s’est écrié : « Malheur à moi si ne je n’annonce pas l’évangile » (1 Co 9, 16) devant le don de Dieu en Jésus le Christ qui, dit-il « m’a aimé et s’est livré pour moi » (Gal 2, 20) engageant ainsi tous les chrétiens à ne pas laisser vaine la passion du Christ (1 Co 1, 17). A la question «jusqu’où doit aller la Charité», l’abbé Michel Favreau, ne répondait-il pas : «Jusqu’où celle du Christ est allée». La responsabilité de la mission devient ainsi, particulièrement pour nous vendéens, de transmettre cet héritage qui, non seulement, a fait vivre nos pères mais a aussi édifié nos racines et forgé notre identité. Malheur à nous si nous n’annonçons pas l’évangile sur cette terre de la Vendée où le Christ a toujours été l’hôte le plus intime !"