Dans La Nef, Christophe Geoffroy évoque l'attitude du fidèle catholique envers le Saint-Père :
"[…] l’Église n’est pas une caserne et l’obéissance n’y est pas celle, inconditionnelle, qui prévaut dans une armée. L’Évangile forme des personnes libres qui, si elles ont le devoir de former leur intelligence et leur conscience, n’ont pas à être enrégimentées ni à se tenir au garde à vous. Si un problème sérieux se pose en conscience à l’égard d’un supérieur ou d’un enseignement, il est légitime de le faire connaître (cf. Can. 212 § 3). Mais pas n’importe comment ni à n’importe qui, la principale condition étant de ne jamais remettre en cause l’unité de l’Église ni le principe de l’autorité et le respect qui lui est dû.
Face à des problèmes doctrinaux (dogme, morale) engageant le Magistère, comme les objections soulevées sur l’exhortation Amoris laetitia, il est juste et même nécessaire d’expliquer son incompréhension, mais on ne peut alors procéder que par questions en demandant à l’autorité compétente un éclaircissement, et non accuser le pape d’hérésie par voie de presse comme cela s’est malheureusement vu. Quand le pape émet un conseil ou un avis plus qu’un enseignement magistériel sur des sujets contingents (les questions qui n’engagent pas le salut, « politiques » le plus souvent), une réelle liberté d’appréciation est laissée aux fidèles, qui doivent néanmoins le recevoir avec respect et bienveillance. […]"