Cette canonisation aura lieu jeudi soir près d'Erevan. C'est la plus importante en nombre jamais décidée par une Église chrétienne. L'office de canonisation sera célébré par le chef de l'Église arménienne, le catholicos Karékine II, à Etchmiadzine, dans un édifice datant du IVe siècle, considéré comme la cathédrale chrétienne la plus ancienne au monde.
La cérémonie doit commencer à 17 heures (heure locale) et durera jusqu'à 19 h 15, un choix symbolique en mémoire de 1915, l'année où le génocide a commencé. Juste après, les cloches sonneront dans toutes les églises arméniennes à travers le monde et une minute de silence sera observée.
Des centaines de milliers de personnes sont attendues. Parmi les invités, les présidents Vladimir Poutine et François Hollande. À deux jours de la date anniversaire, le Parlement autrichien a observé mercredi une minute de silence en mémoire du génocide arménien. Ce geste a provoqué la fureur de la Turquie, qui a rappelé son ambassadeur.
P Grenier
On aimerait que le Parlement français ait le courage d’imiter celui d’Autriche.
Et qu’au lieu de faire le sale travail des USA en Afrique et au Moyen Orient, la France se souvienne de son rôle de protecteur de la liberté de conscience et des Chrétiens d’Orient depuis l’accord conclu entre François Ier avec Soliman le Magnifique (lorsque Vienne contenait l’invasion musulmane mais que la France luttait pour son indépendance face à Charles Quint).
Robert Marchenoir
Cela n’a pas de sens. Canoniser un million et demi de personnes, simplement parce qu’elles ont eu le malheur d’être tuées ensemble, c’est réduire à néant la signification de la sainteté.
On dirait que les pires dérives du monde contaminent l’Eglise.
Ce sont les gouvernements qui distribuent des médailles comme des chocolats pour se faire bien voir. Ce sont les armées qui dévalorisent les décorations en les attribuant pour ainsi dire à l’ancienneté, et non plus pour de véritables actes de courage exceptionnel. C’est l’Education nationale qui décerne le bac comme un dû, et déverse les bonnes notes sur tous les élèves pour leur faire plaisir. Ce sont les services de publicité des grandes entreprises qui assurent à chacun de leurs millions de clients qu’il est “quelqu’un de spécial”.
Et maintenant, la sanctification de masse ?
Michèle
L’Autriche se distingue par sa fermeté vis à vis de la Turquie, point sur lequel elle diverge de l’Allemagne, ce que le passé permet de comprendre.
Si tous les pays d’Europe avaient le bon goût d’en faire autant, la Turquie rappellerait tous ses mamamouchis en Ottomanie. Bon débarras! Claquons la (sublime!) porte au nez de ces brutes
meltoisan
Attention pour Hollande : S’il y va, il va voir beaucoup de “Chrétiens” autour de lui et entendre parler de beaucoup de chose au sujet des “Chrétiens”. Il va lui être très difficile de ne pas prononcer le mot.
Il ne pourra pas parler que d’Arméniens comme il l’a fait pour les Egyptiens.
Prononcera, prononcera pas ?
Yvon
A quand la canonisation des victimes du génocide vendéen ?
professeur Tournesol
Je suis assez sceptique face à cette canonisation de masse. A part leur mort, que connaît-on de chacune de ces personnes ? Parmi elles, il y avait sûrement des saints, mais aussi des gens malhonnêtes, des athées, des adultères …
ça montre aussi les limites des ces Eglises nationales où l’appartenance ethnique se confond avec l’affiliation à une Eglise, où la religion est le ciment de l’identité nationale.( A l’origine de l’Eglise arménienne, les divergences théologiques étaient un prétexte pour se distinguer de Constantinople.)
Il y avait certes une dimension anti-chrétienne dans ce génocide, mais dans le contexte de la Grande guerre, les choses étaient sans doute plus compliquées. Les Jeunes-Turcs alors au pouvoir était mus par le nationalisme turc, et non par des convictions religieuses. Les Arméniens étaient considérés comme des traîtres en puissance, alliés à l’ennemi russe, et comme un obstacle à l’unité turque dans le contexte de l’écroulement de l’Empire ottoman multiethnique et au repli sur l’Anatolie. Les identités ethniques se superposent ici avec les identités religieuses : Grecs orthodoxes et Arméniens de l’Eglise arménienne, d’où la difficulté à distinguer l’aspect religieux du reste. Cependant il me semble qu’ici les aspects politiques et ethniques doivent être privilégiés, un peu comme en Irlande du Nord où la distinction catholiques/protestants recouvre l’opposition entre Irlandais “de souche” et Britanniques, et où malgré les apparences il ne s’agit pas d’un conflit religieux.
Ces malheureux Arméniens sont donc les victimes d’un nationalisme de type jacobin, et non des martyrs de la foi qu’il faut canoniser.
On a tendance à faire le parallèle entre le génocide des Arméniens et les massacres de chrétiens par l’Etat islamique et autres terroristes. Cela me semble néanmoins un anachronisme. Certes on a en commun la barbarie et les massacres, mais les motivations idéologiques sont très différentes, Daesh est mu par une idéologie islamiste universaliste, non par le nationalisme arabe, les chrétiens massacrés aujourd’hui le sont pour des raisons exclusivement religieuses, et sont bien des martyrs.
Arwen
Comme Robert Marchenoir, je ne comprends pas le principe d une telle canonisation de masse. L Eglise orthodoxe envisage t elle la sainteté de la même facon que l Eglise catholique??
p.r.
Les jeunes turcs étaient nationalistes mais les exécuteurs étaient mus par la haine du christianisme ; cela étant faire de tous ces malheureux des saints, c’est étrange d’un point de vue catholique.
Daniel chaudron
Et vas-y donc! 1.5 million! Jean-Paul II est battu, lui qui, pourtant, canonisait par fournées…