Cette affaire se déroule en Inde. Le film Kamaal Dhamaal Malamaal (Ris et sois heureux), réalisé à
Bollywood et en sortie dans les salles indiennes aujourd’hui vendredi « est blasphématoire, offense la foi chrétienne et les
sentiments des fidèles ». Le Père Domic
D’Abrio, porte-parole de la Conférence épiscopale indienne, déclare :
« les
Evêques indiens sont attristés et peinés suite au manque de remarques de
la part des organes compétents, chargés du contrôle des films destinés
au grand public [et] ils déplorent l’attitude peu responsable des
producteurs ».
Dans le film, de genre satirique et comique, sont présentes des scènes
dans lesquelles des prêtres sont ridiculisés et les symboles de la foi
insultés. Un prêtre est
présenté comme maniaque des loteries. Le Saint Rosaire fait
l’objet d’offenses. Un prêtre fait un usage
impropre de l’eau bénite alors qu’il apparaît dans une autre scène
portant une guirlande de billets de banque et se comportant de manière
non conforme à son état.
Mgr Felix Machado, Evêque de Vasai, a déclaré :
“Nous exprimons, en des termes fermes et sans équivoques, le
désappointement de l’Eglise en Inde pour ce film qui offense la foi
chrétienne, mais nous le faisons avec des paroles pacifiques. Nous ne
voulons pas que les fidèles catholiques suivent le chemin des
protestations violentes. Il faut toujours suivre la Voie de l’Evangile,
de la douceur et du dialogue”. “Il est nécessaire de respecter les symboles et tout ce qui constitue
l’identité d’une communauté religieuse. Nous en
parlerons lors de la rencontre des Evêques, actuellement en cours et je crois qu’une prise de position officielle de la
Conférence épiscopale qui fasse état de notre peine sera nécessaire.
Nous demanderons à ce que les scènes blasphématoires soient éliminées. […] la liberté d’expression doit toujours être associée au
respect de la vie humaine, qui est sacrée, de la dignité humaine et de
toutes les communautés et expressions religieuses. En Inde, nous,
chrétiens, sommes une petite minorité et parfois cela nous pénalise.”
Un certain nombre d’organisations catholiques, telles que le Catholic
Secular Forum (CSF), ont organisé une manifestation
de protestation à Bombay. Une délégation des
groupes catholiques ainsi que le Père Rueben Tellis, représentant de
l’Archidiocèse de Bombay, ont rencontré et présenté un mémorandum à
Leela Samson, Président du Conseil central de certification
cinématographique, demandant le retrait des scènes blasphématoires et
informant également le Ministre fédéral chargé de l’Information et des
télécommunications, Ambika Soni. Le Porte-parole des Evêques ajoute :
« Nous avons vu les conséquences
du film blasphématoire L’innocence des musulmans. Les musulmans en Inde
ont eux aussi été très touchés et sont en colère. Maintenant, ce sont
les chrétiens qui sont profondément offensés. De tels actes
irresponsables ne devraient pas exister. La liberté exige le respect de
tous ».
Dernièrement, l’église Notre-Dame de Lourdes dans le sud de l’Inde a été profanée. En guise de protestation, les fidèles ont proclamé le 19
septembre une journée de jeûne collectif à laquelle a participé une
assemblée de 5.000 personnes comprenant des Evêques et des responsables
chrétiens.
ODE
qu’en est-il de ces affiches qu’on voit dans le métro parisien, présentant les mains d’un prêtre pleines de billets de banque avec ce sous-titre “Dieu reconnaîtra les siens”?