L'abbé Pierre-Hervé Grosjean est interrogé dans Métro. Extraits :
"[L'Eglise] est déjà entrée dans la campagne en octobre dernier, lorsque les évêques français ont publié un texte (“Election : un vote pour quelle société ?”, ndlr) avec treize points d’attention, à destination des candidats et des électeurs, pour que l’homme reste au centre des programmes électoraux.
Est-ce le rôle de l’Eglise de s’immiscer ainsi dans la campagne présidentielle ?
L’Eglise est dans son rôle lorsqu’elle propose une réflexion, une sagesse, une expérience. Elle joue un rôle de veilleur qui alerte les consciences lorsqu’elle juge que la dignité de la personne entre en jeu. L’Eglise est libre, c’est en ce sens qu’elle prend la parole.
Ressentez-vous une tentation d’unir à nouveau le spirituel et le temporel au sommet de l’Etat ?
Je ne crois pas. Ce qui m’inquiète, en revanche, c’est une crispation laïciste qui va à l’encontre du lien social auquel la loi de 1905 participe. Le désir de rassembler passe par une application apaisée de la laïcité. Les religions ne sont pas un danger pour la démocratie. […]
Comment s’orientent les choix de l’électorat catholique ?
Les catholiques seront attentifs aux valeurs fondamentales qui touchent à l’humain. Les candidats ont peu de marge de manœuvre dans le domaine économique et politique. Je ne voudrais pas qu’ils œuvrent sur le sociétal à bas coût en bafouant les principes qui touchent à la conception de la personne humaine. Ce qui nous importe, c’est la protection des plus faibles.
Quel candidat défend le mieux les plus faibles ?
L’important c’est de rester libre. Il n’y aura jamais de consigne de vote."