Réunis à Rennes, une soixantaine d’évêques ont mûri leur réflexion en vue des travaux de révision de la loi de bioéthique, à partir de 2009 : aspects scientifique, éthique et juridique. Un premier rapport sera présenté par l’archevêque de Rennes en avril, à Lourdes. Mgr Pierre d’Ornellas préside le tout nouveau groupe de travail des évêques sur la bioéthique. Avec Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque d’Albi et président de la commission doctrinale, il a précisé, hier, les enjeux en cours. Ils tournent essentiellement autour du statut de l’embryon.
"Il faut arriver à donner un visage, socialement, à l’embryon, qui puisse être reconnu par le droit, par les différentes pensées philosophiques, par les religions, par la société tout entière. Quand une femme est enceinte, elle ne dit pas : ‘Oh ! mon embryon. Elle dit : Oh ! mon bébé’. Ce vocabulaire donne déjà un statut à l’embryon."
Mgr Carré conclue :
"l’embryon est déjà une personne".
Mgr d’Ornellas poursuit :
"Pourquoi s’arroger un pouvoir sur lui ?"
Toutefois, la remise en cause des lois sur l’avortement n’est pas le but de Mgr d’Ornellas, qui estime que donner un statut à l’embryon n’est pas forcément incompatible avec la loi Veil :
"Cette loi ne se prononce pas sur le statut de l’embryon. Elle se prononce sur la situation des femmes en détresse."
Cette loi s’arroge tout de même un pouvoir de mort sur l’embryon.