Le Père Noël n'a pas la cote à Prague. L'Enfant Jésus de Prague est bien plus populaire. Après la chute du communisme, au début des années 1990, les chaînes
commerciales, prêtes à profiter de la vague de fascination des Tchèques
pour l'Occident, notamment pour les Etats-Unis, déployaient tous les
ans, avant Noël, des campagnes essayant d'imposer dans les têtes des
consommateurs locaux un nouveau personnage : Santa Claus.
Des films hollywoodiens pour enfants mettant en scène le gaillard robuste aux couleurs de Coca-Cola
apportaient leur concours discret. Au bout de plusieurs années, les
commerciaux y ont renoncé, constatant l'échec de leur message : les
familles tchèques sont restées fermées au Père Noël,
s'obstinant, le jour de Noël, à inviter chez eux l'Enfant Jésus.
Une réminiscence a joué beaucoup en sa
défaveur : le Père Noël occidental ressemble comme deux gouttes d'eau
au «Papy Hiver» russe, que l'on avait déjà essayé d'importer dans le
pays, avec les moyens de propagande de l'Etat, après l'inféodation de
la Tchécoslovaquie à Moscou, en 1948. En décembre 1952, s'adressant aux enfants dans un discours
radiodiffusé de Noël, Antonin Zapotocky, le Premier ministre communiste
de l'époque, avait officiellement décrété la fin du règne de l'Enfant
Jésus durant ces fêtes :
"Les temps ont changé. Les enfants des travailleurs ne
naissent plus dans des étables. De nombreuses transformations sont
intervenues. L'Enfant Jésus a grandi et vieilli, il lui a poussé une
barbe et lui-même s'est mué en Papy Hiver. Il ne marche plus nu et
déguenillé, il est bien vêtu de chapeau et de manteau de fourrure. Ni
nos travailleurs ni leurs enfants ne sont plus nus ou vêtus de
loques."
Le Père Noël russe s'était fait bouder par la population, entrée en résistance passive contre le communisme. Quarante
années plus tard, elle a refait le geste en tournant le dos au Père Noël, symbole de la consommation capitaliste.
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Un des “bienfaits” dans la chute du communisme ? En effet, les gens semblent porter un certain intérêt à ce qui est occulté. Attendons de voir en France, face aux lobbies laîco-maçonniques, le regain d’intérêt pour Jésus. Petit exemple : à chaque fois que l’on entend dire : Joyeux Noël, ou parler du “père” Noël … n’ayons pas peur de rétorquer (contre vents et marées) d’un perceptible : “et n’oublions pas Jésus.” C’est comme ça que je fais, et jusqu’à maintenant je n’ai eu à subir aucune remarque désobligeante, même de la part de personnes d’une autre confession.