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Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialiste, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’homme est seulement, non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence, comme il se veut après cet élan vers l’existence; l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. [L’existentialisme est un humanisme]
Mais ce refus de la nature humaine, cette incapacité à l’assumer place la personne dans une situation d’échec et de frustration. Et l’auteur écrit :
L’homme mythique de Platon a été puni par Zeus pour avoir voulu se mesurer à lui, de même qu’Adam a été déchu de sa condition originelle pour avoir tenté, selon la promesse du Serpent, de devenir “comme un dieu”. Celui qui va contre la nature se condamne à ce qu’Eric Fassin appelle (en croyant illusoirement y échapper” “l’enfer du contre-nature”. On peut en effet, sans se référer à un châtiment divin, considérer que la nature se venge toujours de celui qui la nie et agit à son encontre.
Cet enfer peut se caractériser par une certaine schizophrénie :
On trouve dans la théorie du genre certains symptômes caractéristiques de la schizophrénie : une dissociation du psychisme et du corps, la perception du corps ou de tel de ses organes comme une réalité extérieure à soi, le rejet de certains organes de la représentation de son propre corps, et une ambiguïté et une ambivalence dans la représentation de soi.
« Dieu pardonne toujours, les Hommes parfois et la nature jamais.”