Guillaume Bernard estime qu'il n’existe plus d’espace politique pour la droite modérée, si ce n’est dans le giron de La République en Marche :
"Ce qui se joue aujourd’hui avec la stratégie adoptée par Laurent Wauquiez, ce n’est ni plus ni moins que la survie du parti Les Républicains (LR). À l’occasion des élections européennes de 2019, nous allons voir s’affronter trois positions. Défendre l’Union européenne (UE) comme le fait Emmanuel Macron ; s’opposer à l’Europe comme le font les souverainistes. Entre les deux, Laurent Wauquiez ancre son parti sur une ligne pro-européenne mais critique envers l’Union. Il s’agit d’être dans une opposition claire à Emmanuel Macron mais aussi de se rapprocher des droites conservatrices européennes au Parlement européen.
Les partis de droite en Europe sont actuellement sur cette position pro-européenne mais très critique vis-à-vis de l’UE. Cette opinion est soit portée par un parti comme le Fidesz en Hongrie, soit incarnée par une coalition comme c’est le cas en Autriche avec les conservateurs et la droite nationaliste.
Laurent Wauquiez considère aussi que la droite progressiste a déjà basculé du côté de LREM et je partage ce point de vue. Aujourd’hui sur les questions de bioéthique et d’identité nationale, il y a davantage de proximité entre Emmanuel Macron et des personnes comme Virginie Calmels et Valérie Pécresse, qu’entre ces dernières et Laurent Wauquiez. L’opposition entre un camp progressiste et un camp conservateur paraît de plus en plus nette.
La définition d’une ligne libérale reste en revanche beaucoup plus ambiguë et devrait demeurer l’un des grands enjeux doctrinaux des années à venir : est-ce que le libéralisme se résume à la lutte contre la pression fiscale, ou est-ce une philosophie globale ? Je pense qu’il existe une vraie antinomie entre le libéralisme économique et la droite conservatrice que Laurent Wauquiez essaie d’incarner, qui n’est pas libérale au sens philosophique du terme.
L’enjeu politique pour la droite aujourd’hui est de choisir son camp. Si elle défend l’option libérale, elle doit se ranger derrière Emmanuel Macron car elle ne pourra exister en dehors de lui. Ou bien elle rompt définitivement avec cette philosophie, ce qui représente la seule chance pour elle d’avoir une identité distincte de celle de LREM. Le conservatisme et le libéralisme sont des idéologies incompatibles, sauf à vouloir réduire uniquement la seconde à la lutte contre les prélèvements obligatoires. Mais alors, ce n’est plus du libéralisme."
LB
“L’enjeu politique pour la droite aujourd’hui est..”d’être de droite, de respecter les lois divines naturelles et surnaturelles, sans lesquelles nulle droite ne peut être.
Bernard Mitjavile
Comme souvent, il y a une confusion entre libéralisme économique, une vision du monde qui a entre autres Tocqueville ou Raymond Aron comme grands penseurs et qui n’est en rien opposée à la morale chrétienne et d’autre part le libéralisme au sens de libéralisme des mœurs. Dans un pays avec plus de 50% du PIB qui passe en prélèvements obligatoires (taux le plus élevé ou le deuxième au monde) et un Etat envahissant, on a plus que jamais besoin de libéralisme économique comme de patriotisme et de défense des valeurs chrétiennes. Confondre ces deux usages du mot libéralisme en français est faire preuve de bêtise et semer de la confusion.
Delestrac J
bonjour,
la régression infantile(fruit de mai 68)avec ses “fruits”:il s’agit de tuer le père,de purger,même au prix de la culture humaniste,la société des structures patriarcales et de tout ce qui sent l’enracinement.Depuis un demi-siècle,notre société donne le spectacle d’une fuite du réel:toujours moins de paternité,de filiation,de bien commun,de loi naturelle et de racines chrétiennes;toujours plus d’égoïsme,de destruction de la vie humaine réelle et de la famille,toujours plus de lois et toujours moins de libertés.Fr.L-M de Blignières.
phil
@LB
oui c’est ce que dit Guillaume Bernard : rompre avec le libéralisme philosophique, donc obligatoirement revenir aux lois transcendantes, morales, naturelles, c’est-à-dire ce qu’a voulu le Créateur (ce que vous appelez les “lois divines naturelles et surnaturelles”).
Donc être de (vraie) droite tout simplement
Crems
Je ne comprend toujours pas le distinguo fait entre Wauquiez, Pécresse, Calmels et d’autres. Sauf dans quelques déclarations bien relayées, je n’ai pas vu de différence dans les actes entre Wauquiez, Pecresse et Calmels.
L’enjeu c’est juste d’arrêter de croire que ces gens sont de droite. Aller plus lentement vers la gauche que la gauche officielle, ce n’est pas être de droite, c’est juste être moins à gauche. Bref, des libéraux de centre-gauche, c’est à dire ce qui nous tue depuis bien longtemps.
Le conservatisme et le libéralisme me paraissent tout à fait compatibles, nous le vivons depuis 40 ans. Conservatisme “sociétal” sur les réformes faites par la gauche (ou la droite elle-même) et sur lesquelles il paraît qu’on ne peut pas revenir, et libéralisme pour transformer l’homme en marchandise sans spiritualité. Il y a sur ces 2 points parfait accord entre LR (du moins la majorité, y compris Wauquiez) et Macron (et d’autres…)
Jamais la droite n’a proposé de revenir sur ce qu’elle a elle même mise en place (la pilule, la loi Pleven, l’avortement…), sur ce qu’elle partage avec la gauche (la reconnaissance de l'”amour” homosexuel, l’immigration de masse, l’islamophilie…), ni même sur ce qui fut fait par la gauche (loi Gayssot, “avancées sociales”, distribution à fonds perdus…)
Le seul sujet sur lequel cette “droite veut revenir depuis 15 ans, ce sont les 35h. Bref, le pognon, version libérale.
Et Wauquiez est le parfait fils sprirituel de Sarkozy, capable de discours ancrés à droite tout en ne bougeant pas le petit doigt quant il s’agit de passer aux actes.
Le problème c’est que si la vraie droite a du poids dans le peuple, elle est réduite à peau de chagrin dans la représentation politique.
phil
@Crems
+1 !!
Etre conservateur de nos jours veut dire conservateurs … des idées de gauche !! Dans notre société actuelle, il ne reste plus grand chose à conserver de positif…
En 2018 c’est ainsi !
C’est pourquoi “conservateur” et “libéralisme” sont deux termes trop flous, incompris par la plupart et donc qu’il faudrait peut-être penser à éviter d’utiliser….
Beffroi
Pas de droite modérée, dure ou extrême. Juste une droite, une vraie…
Beffroi
“Crems” à raison le plus détestable c’est de voire ces gignoles, soit disant de doite tirer à boulet rouge sur ce que fait la gauche mais une fois au pouvoir ne jamais supprimer tout le mal qu’a fait la gauche. Nous sommes tous responsables de cette droite qui n’en est plus une.
ludo72
Ce que ne dit pas Guillaume Bernard, c’est que la “vraie” droite au sens philosophique et économique du terme a un espace politique qui se résume au score de Marine au second tour en 2017, soit le tiers de l’électorat grand maximum. Et encore : ce score incluait un nombre non-négligeable d’anti-libéraux économiques venant de la gauche – et qui au vu de la tournure que prend le néo FN – vont y retourner ! Malgré une hypothétique “union des droites”, même dans sa version la plus large de Wauquiez à Marine, cela ne fera jamais une majorité. Quels sont alors les autres courants desquels se rapprocher ? Les libéraux de “droite” (qui sont déjà dans la mouvance macronienne) ou d’autres anti-libéraux fussent-ils de “gauche” ? C’est là le véritable enjeu, car pour l’instant je vous le dis d’emblée : le seul candidat de la “droite”, il est déjà au pouvoir et c’est Macron !
phil
“C’est là le véritable enjeu, car pour l’instant je vous le dis d’emblée : le seul candidat de la “droite”, il est déjà au pouvoir et c’est Macron ”
de la FAUSSE droite (libérale donc) oui mais pas de la droite tout court
Faîtes attention, en disant des choses comme ça, vous faîtes le jeu de la gauche !