Dans Aujourd'hui en France du 11 juillet, l'abbé Pierre-Hervé Grosjean, chargé des questions de bioéthique pour le diocèse de Versailles, réagit à l'enseignement de l'idéologie du gender au lycée :
"Mais la question n'est même pas religieuse ! On transforme une simple hypothèse – puisque c'est ce qu'est la théorie du gender – en une vérité ! Cela reviendrait exactement au même que d'inscrire la Création, Adam et Eve, dans un manuel de sciences, ce qui serait absurde ! En faisant ce choix, l'Education nationale sort de sa neutralité, se fait porte-parole d'une idéologie et cela, c'est grave."
Selon le quotidien, l'enseignement catholique songerait à éditer ses propres manuels.
Ouest-France du 7 juillet a donné la parole à Pierre-Marie Morel, parent d'élève, qui a écrit au Chef de l'Etat :
"Une initiative d'une gravité extrême vient d'être prise par votre administration. C'est la raison pour laquelle je m'adresse à vous directement. L'idéologie du gender, qui nie la différence sexuelle et la complémentarité naturelle entre l'homme et la femme, est diffusée dans certains pays. Nous découvrons que, sans qu'aucun débat officiel n'ait eu lieu, il nous est imposé cette théorie dans les manuels scolaires français déjà édités pour la rentrée 2011. L'inscription officielle de cette théorie dans les nouveaux programmes SVT des classes de première est une démarche contraire aux demandes explicites du Bulletin officiel de l'Éducation nationale (BOEN), qui invite à examiner cette idéologie dans les cours de philosophie et d'anthropologie dans le cadre des études dites « de genre ». En outre, il n'est pas spécifiquement mentionné qu'elle doit être promue et développée aux élèves. Cette théorie s'affranchit des données naturelles et scientifiques immuables à l'origine des civilisations humaines, et bafoue ainsi les valeurs de notre société fondées sur l'altérité et la complémentarité homme/femme. […] Cet exemple démontre aussi que le concept de laïcité positive n'est pas inspiré par une forme de bienveillance vis-à-vis des religions. La laïcité positive n'a pas vocation à s'opposer aux valeurs chrétiennes qui ont fait leur preuve dans le creuset de l'Histoire en respectant les lois naturelles; elle devrait au contraire promouvoir une liberté de pensée apaisée, basée sur la dignité et le respect de la personne ainsi que sur le développement de sa maturité et de sa responsabilité. A côté de nombreux intellectuels, justes et droits, je sens monter Monsieur le Président, une énorme et sourde colère, toutes tendances confondues, alors que nous assistons à un passage en force de cette idéologie que l'honnêteté intellectuelle reconnaît déjà comme une remise en cause de centaines d'années de construction sociale, autour de la famille, du respect de la personne humaine et de la différence. Ce combat n'est ni de droite ni de gauche; c'est une question anthropologique qui conditionne le type de société dans laquelle nous voulons vivre."