Le père Jeffrey Steenson, devenu catholique en 2007 mais ex-évêque anglican du diocèse épiscopalien du Rio Grande, s’étendant sur l’Etat du Nouveau-Mexique et l’Ouest du Texas, a déclaré dans un entretien du 23 octobre :
"Quelques membres du clergé anglican, même s’ils font un bon accueil au Saint-Père, veulent rouvrir le débat sur la validité des ordres, parce qu’ils font objection à la loi générale de l’ordination absolue. Je n’ai pas trouvé une difficulté en cela, car je n’ai pas considéré mon ordination comme un reniement de mon sacerdoce anglican. Les ordinations anglicanes sont ce qu’elles sont. On peut critiquer l’encyclique Apostolicae Curae de Léon XIII de 1896 sur les ordres anglicans, pour son ton sévère correspondant à une époque différente de la notre, mais elle peut être certainement lue selon un éclairage positif. Des amis entre eux doivent se parler sans détours, et il évident que ce texte a été à l’origine de la plupart des progrès en matière d’oecuménisme réalisés aujourd’hui, en obligeant les anglicans à réfléchir plus profondément sur la théologie de la prêtrise ministérielle. Je garde précieusement en moi ce moment où j’ai pu prier près de la tombe du Pape Léon XIII à Saint Jean du Latran. Cet anti-héros en chef pour l’anglicanisme reste paradoxalement la force spirituelle toute puissance de l’unité des Chrétiens."
Bourgignol
Il faut être très clair sur ce point, que Léon XIII a défini avec la plus grande précision : LES ORDRES ANGLICANS SONT INVALIDES.
Ce qui veut dire que, du point de vue du sacrement, leurs évêques ne sont pas évêques, leurs prêtres ne sont pas prêtres, leurs messes (même en latin avec tout l’encens possible) ne sont que des simulacres etc.
La chose doit être tenue avec la plus grande certitude.
La cause de cela est le changement du rite des ordinations, au XVIe siècle.
Il n’y a AUCUN DOUTE à ce sujet. Rome a parlé de la façon la plus claire qui soit.
RL
Pourquoi la succession apostolique s’appliquerait aux Orthodoxes et à la FSSPX, mais pas aux Anglicans ?
Bourgignol
Pour RL :
Primo. La succession apostolique ne s’applique pas aux Orthodoxes. Car elle implique non seulement l’épiscopat, mais aussi la FOI catholique. Donc.
Secundo. Les anglicans n’ont pas l’épiscopat !!! Donc.
bayard
@ Bourgignol
Pouvez-vous préciser vos réferences, merci.
Qu’en est-il du baptême et du mariage ?
Je me pose aussi la question concernant les “réordinations” d’Anglicans qui auraient été effectuées par des vieux catholiques”
merci
abbé Charlest Tinotti
1. Leon XIII a fait étudier les rites d’ordination employés par les anglicans. La conclusion étaient qu’ils n’avaient pas la meme théologie du sacerdoce que l’église apostolique et catholique. On a voulu nier cela depuis 50 ans par faux ‘oecuménisme’ mais Ratzinger a confirmé la position de Léon XIII. L’affaire est close
2 pour les orthodoxes c’est différent. Leurs rites d’ordination transmettent bien le sacerdoce. C’est d’ailleurs pourquoi on reconnait que leur consécration dans leur messe produit bien la présence Réelle dans les espèces consacrées. Leur séparation est de nature schismatique (division juridique) meme si par ailleurs à la longue ils se sont inventés des différents théologiques (filioque, assomption, purgatoire). Le problème est surtout politique, culturel et juridique.
ema
Les textes officiellement qui viennent de paraître sont très rigoureux par rapport au droit canon romain (conformité notamment encyclique de Léon XIII – non reconnaissance des ordres anglicans) mais sont aussi d’une grande générosité et bonté vis à vis des ex-anglicans qui ont demandé à se retrouver en communion complète avec Rome après une séparation de 475 ans.
C’est cela la grandeur de l’Église de Rome et de son Premier Vicaire.
Réjouissons-nous et ayons confiance pour d’autres rapprochements qui viendront en leur temps.
VD
On peut aussi remarquer que l’oecuménisme efficace (puisqu’il porte des fruits) de Léon XIII n’est pas là où le voyaient les supporters de l’oecuménisme à la manière post-conciliaire.
ema
Suis choquée quand je vois dans vos colonnes Ratzinger tout court et non le Pape Benoît XVI, anciennement cardinal Ratzinger ou à l’époque cardinal Ratzinger.
Merci de me comprendre, même si c’est habituellement la façon dont vous désignez et pensez au Très Saint Père.
Une catholique lambda
L. Cheron
La constitution Apostolicae Curae (1896) – rédigée par le futur cardinal Merry del Val – décrétait effectivement les ordres anglicans invalides de façon « irrévocable ». Le Yves Congar fera remarquer à cet égard que la même irrévocabilité ( « ad perpetuam rei memoriam ») était censée s’appliquer à la dissolution des jésuites par Clément XIV en 1773 (Dominus ac Redemptor)…
Du reste, les conversations de Malines, entre 1921 et 1925, ne purent se tenir que parce qu’on se montra dès le début bien plus modéré sur la question des ordinations, dont il fut plutôt dit qu’elles pourraient être « rectifiées ».
J’avoue ne pas avoir très bien compris, à la lecture de la constitution que vient de signer Benoît XVI selon quelles dispositions un candidat à l’exercice de l’ordinariat sera agréé.
Onésime
Oriana Fallaci qui était une amie de Benoît XVI et une “athée chrétienne” n’a jamais parlé du cardinal, puis du pape que sous le vocable de “Ratzinger”, jamais “Benoît XVI”, jamais le “cardinal Ratzinger”, mais “Ratzinger” tout court. Et pourtant elle l’aimait.
Heli Trottincas
moi je suis choqué que vous soyez choquée. mettre un commentaire sur le net est autre chose que de parler le langage du Grand Siècle, même s’il faut respecter la décence. Perso, je suis gré à l’abbé, curé de campagne de prendre le temps (qu’il n’a pas) à s’intéresser à ce blog, et corriger certaines énormités comme ‘la succession apostolique ne s’applique pas aux orthodoxes’. L’Evangile ne s’en prend il pas à ceux qui avalent le chameau et filtrent le moucheron ? Si l’abbé me lit, il rajoutera la prochaine fois un C devant Ratzinger et les pinailleurs formalistes seront contents.
Mingdi
St John Fisher et St Tomas More ont été exécutés en 1535 sous Henry VIII. Cranmer, Latimer et Ridley, “martyrs de la foi anglicane”, ont été brûlés sur un bûcher en 1556 sous le règne de sa fille Mary Tudor. Onze autres évêques sont morts dans les geôles élisabéthaines entre 1559 et 1578: Tunstall, Bayne, Oglethorpe, White, Pate, Poole, Bonner, Bourne, Thirlby, Turbeville,
Heath (source “la réforme liturgique anglicane” par Michael Davies). Tout cela a contribué sérieusement à compromettre la succession apostolique en Angleterre.
ema
Alors pourquoi Léon XIII, et pourquoi abbé?
Quand à Mme Oriana Fallaci si elle est amie, tant mieux, mais néanmoins athée parce que athée chrétienne je ne sais pas ce que cela veut dire, désolée. Elle ne se place donc pas à mon niveau de catholique même lambda qui voit dans le cardinal Ratzinger, le futur Benoit XVI (et puis de tout façon, c’est de la l’élémentaire courtoisie même au XXIème siècle, vis à vis d’une personne ayant des fonctions de ce type de mettre l’appellation qui convient devant le nom de famille. Sinon il est bien évident qu’on peut penser qu’il ne s’agit pas d’un oubli mais d’une omission significative!)
Quant à M.l’abbé T. qui prend sur son temps de donner des explications, cela me paraît faire aussi partie du sacerdoce que d’enseigner aux fidèles qui n’ont pas bien évidemment toutes les connaissances d’un prêtre.
Et mettre une appellation devant le nom de famille d’un évêque ou cardinal futur pape, ce n’est pas perdre son temps. Il ne s’agit pas non plus du question de détail.
M. le Lecteur
Toujours une catho lambda qui n’insistera pas plus pour vous convaincre!
Xtophe
Ema, je suis 100% d’accord avec vous.
Et je sais gré également (et non “je suis gré” qui ne veut rien dire ;-) ) à l’abbé Tinotti d’avoir répondu sur les différences concernant les ordinations chez les Orthodoxes et les Anglicans.
Heli Trottincas, il ne s’agit pas de pinailler, mais de faire preuve d’un minimum de respect à l’égard des membres de l’Eglise. Josef Ratzinger n’est pas votre voisin de pallier ; c’est le Vicaire du Christ. Ca ne coûte rien d’écrire “le Pape” ou “Monseigneur”. Le Pape mérite notre considération. Personne ne lui arrive à la cheville. Je trouve donc malséant qu’on puisse se permettre de l’appeler par son nom comme s’il s’agissait d’un simple quidam.
Martin
La remarque de Congar est interressante mais elle ne tient pas compte du fait que la dissolution des jesuites était une mesure disciplinaire alors que l’invalidité des ordinations anglicanes est que question doctrinale
L. Cheron
Martin :
La dissolution des Jésuites invoquait aussi la doctrine. La bulle de 1773 dit en effet qu’il leur a été reproché de susciter « de plus en plus, dans presque tout l’univers, les plus vives contestations touchant la doctrine de cet Ordre, qu’un très grand nombre accusa d’être tout à fait opposée à la Foi orthodoxe et aux bonnes mœurs ». Il est vrai que, par l’effet d’une prudence d’ailleurs plutôt justifiée, le pape se gardait bien de se prononcer sur la validité de cette accusation.