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L'Eglise : Léon XIV

Léon XIV : “Cultiver notre devoir de former les autres à la pensée critique”

Léon XIV : “Cultiver notre devoir de former les autres à la pensée critique”

Le pape a rencontré ce matin les membres de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice, venus participer à une Conférence internationale sur le thème “Surmonter les polarisations et reconstruire la gouvernance mondiale : Les fondements éthiques”. Extrait de son discours :

[…] Vous avez l’occasion de montrer que la doctrine sociale de l’Église, avec son approche anthropologique spécifique, cherche à encourager un engagement authentique dans les questions sociales. Elle ne prétend pas détenir le monopole de la vérité, ni dans l’analyse des problèmes, ni dans la proposition de solutions concrètes. Lorsqu’il s’agit de questions sociales, il est plus important de savoir comment les aborder au mieux que d’apporter des réponses immédiates sur le pourquoi des choses ou la manière de les traiter. Il s’agit d’apprendre à affronter les problèmes, car ceux-ci sont toujours différents, puisque chaque génération est nouvelle et se trouve confrontée à de nouveaux défis, rêves et questions.

C’est un aspect fondamental de nos tentatives de construire une « culture de la rencontre » par le dialogue et l’amitié sociale. Pour beaucoup de nos contemporains, les mots « dialogue » et « doctrine » peuvent sembler incompatibles. Peut-être que lorsque nous entendons le mot « doctrine », nous avons tendance à penser à un ensemble d’idées appartenant à une religion. Le mot lui-même nous rend moins enclins à la réflexion, à la remise en question et à la recherche de nouvelles alternatives.

Dans le cas de la doctrine sociale de l’Église, il faut préciser que le mot « doctrine » a un autre sens, plus positif, sans lequel le dialogue lui-même n’aurait pas de sens. Le mot « doctrine » peut être synonyme de « science », “discipline” et « connaissance ». Ainsi comprise, la doctrine apparaît comme le produit d’une recherche, et donc d’hypothèses, de discussions, de progrès et d’échecs, visant à transmettre un ensemble de connaissances fiables, organisées et systématiques sur une question donnée. Par conséquent, une doctrine n’est pas une opinion, mais plutôt une recherche commune, collective et même pluridisciplinaire de la vérité.

L’« endoctrinement » est immoral. Il étouffe le jugement critique et porte atteinte à la liberté sacrée du respect de la conscience, même erronée. Il résiste aux notions nouvelles et rejette le mouvement, le changement ou l’évolution des idées face à des problèmes nouveaux. La « doctrine », en revanche, en tant que discours sérieux, serein et rigoureux, vise à nous apprendre avant tout comment aborder les problèmes et, plus encore, comment aborder les personnes. Elle nous aide également à porter des jugements prudents lorsque nous sommes confrontés à des défis. Le sérieux, la rigueur et la sérénité sont ce que nous devons apprendre de toute doctrine, y compris de la doctrine sociale de l’Église.

Dans le contexte de la révolution numérique en cours, nous devons redécouvrir, souligner et cultiver notre devoir de former les autres à la pensée critique, en contrant les tentations contraires, que l’on trouve également dans les cercles ecclésiaux. Il y a si peu de dialogue autour de nous ; les cris le remplacent souvent, notamment sous la forme de fake news et d’arguments irrationnels proposés par quelques voix fortes. Une réflexion et une étude plus approfondies sont indispensables, ainsi qu’un engagement à rencontrer et à écouter les pauvres, qui sont un trésor pour l’Église et pour l’humanité. Leurs points de vue, bien que souvent ignorés, sont essentiels si nous voulons voir le monde avec les yeux de Dieu. Ceux qui sont nés et ont grandi loin des centres de pouvoir ne doivent pas seulement recevoir l’enseignement de la doctrine sociale de l’Église ; ils doivent aussi être reconnus comme porteurs de cette doctrine et la mettre en pratique. Les individus engagés dans l’amélioration de la société, les mouvements populaires et les divers groupes de travailleurs catholiques sont l’expression de ces périphéries existentielles où l’espoir perdure et jaillit à nouveau. Je vous invite à faire entendre la voix des pauvres. […]

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