Mgr Guillaume Derville, directeur spirituel de l’Opus Dei, s’interroge sur l’interprétation spirituelle de l’épidémie. Evoquant l’effondrement de la tour de Siloé, dont le Christ parle dans l’évangile de saint Luc (Lc 13,1-5), il rejette l’idée d’un châtiment direct, pour lui préférer l’idée d’un appel à la conversion:
La relation entre la condition de pécheur et le risque de mort était un thème prophétique courant et communément partagé au temps du Christ. Jésus encourage ses auditeurs à la conversion qu’il demande, s’ils veulent profiter des promesses évangéliques. Tout est un signe du Seigneur et, par conséquent, une occasion de revenir à Dieu : « Passons par toutes les étapes de l’histoire et nous verrons comment, à chaque époque, le Seigneur a donné l’occasion de se repentir à tous ceux qui ont voulu se convertir à Lui[4] ». Car Dieu « nous aime à la folie ![5] ».
Certes il y a dans notre société des actes graves qui offensent Dieu et sapent l’équilibre et l’épanouissement de la personne. Mais il faut redoubler de prudence à l’heure de relier un malheur à tel ou tel mal moral, comme s’il y avait là une volonté divine concrète de châtier des coupables. Le Seigneur nous donne l’occasion de nous repentir. Il ne veut pas le mal, mais il le permet en vue d’un plus grand bien. Un événement mauvais à vue humaine peut nous éloigner de la perte de la vraie vie, la vie en Dieu, la vie éternelle. « Je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, mais bien plutôt à ce qu’il se détourne de sa conduite et qu’il vive. Retournez-vous ! Détournez-vous de votre conduite mauvaise. Pourquoi vouloir mourir, maison d’Israël ? » (Ez 33,11). Peut-on dire que plus l’humanité est corrompue plus elle souffre de différents maux ? Nous ne le pouvons pas au sens d’un châtiment immédiat. Dieu respecte l’ordre de l’univers qu’il a créé. Le désordre dans le monde est introduit par le péché de l’homme, mais les maux terribles qu’il produit ne sont pas toujours imputables à tel ou tel choix de l’un ou l’autre d’entre nous aujourd’hui ; ils plongent leur racine dans le mystère du péché appelé « originel ».
lavergne21
“Sa colère ne dure qu’in instant,
Sa bonté, toute la vie.”
Psaume 29-30, v. 6