Le 16 août s’est ouverte dans la capitale russe la dixième Conférence de Moscou sur la sécurité internationale. Voici le discours prononcé par Vladimir Poutine :
Mesdames et Messieurs,
Chers invités étrangers,
Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à l’anniversaire de la 10ème Conférence de Moscou sur la sécurité internationale. Au cours de la dernière décennie, votre forum représentatif est devenu un lieu important pour discuter des problèmes militaro-politiques les plus pressants.
Aujourd’hui, une discussion aussi ouverte est particulièrement pertinente. La situation mondiale évolue de manière dynamique et les contours d’un ordre mondial multipolaire se dessinent. Un nombre croissant de pays et de peuples choisissent la voie d’un développement libre et souverain fondé sur leur propre identité, leurs traditions et leurs valeurs distinctes.
Ces processus objectifs sont combattus par les élites mondialistes occidentales, qui provoquent le chaos, attisent les conflits anciens et nouveaux et poursuivent la politique dite d’endiguement, qui revient en fait à la subversion de toute option alternative et souveraine de développement. Ainsi, ils font tout ce qu’ils peuvent pour conserver l’hégémonie et le pouvoir qui leur échappent ; ils tentent de maintenir les pays et les peuples sous l’emprise de ce qui est essentiellement un ordre néocolonial. Leur hégémonie signifie stagnation pour le reste du monde et pour toute la civilisation ; cela signifie obscurantisme, annulation de la culture et totalitarisme néolibéral.
Ils utilisent tous les expédients. Les États-Unis et leurs vassaux s’ingèrent grossièrement dans les affaires intérieures d’États souverains en organisant des provocations, en organisant des coups d’État ou en incitant à des guerres civiles. Par des menaces, des chantages et des pressions, ils tentent d’obliger des États indépendants à se soumettre à leur volonté et à suivre des règles qui leur sont étrangères. Cela se fait dans un seul but, qui est de préserver leur domination, le modèle séculaire qui leur permet de tout s’approprier dans le monde. Mais un tel modèle ne peut être retenu que par la force.
C’est pourquoi l’Occident collectif – le soi-disant Occident collectif – sape délibérément le système de sécurité européen et noue de nouvelles alliances militaires. L’OTAN rampe vers l’est et renforce son infrastructure militaire. Entre autres choses, il déploie des systèmes de défense antimissile et renforce les capacités de frappe de ses forces offensives. Ceci est hypocritement attribué à la nécessité de renforcer la sécurité en Europe, mais c’est en fait tout le contraire qui se produit. De plus, les propositions sur les mesures de sécurité mutuelle, que la Russie a présentées en décembre dernier, ont une fois de plus été ignorées.
Ils ont besoin de conflits pour conserver leur hégémonie. C’est pour cette raison qu’ils ont destiné le peuple ukrainien à servir de chair à canon. Ils ont mis en œuvre le projet anti-Russie et ont été complices de la diffusion de l’idéologie néo-nazie. Ils ont fermé les yeux lorsque les habitants du Donbass ont été tués par milliers et ont continué à déverser des armes, y compris des armes lourdes, à l’usage du régime de Kiev, ce qu’ils persistent à faire maintenant.
Dans ces circonstances, nous avons pris la décision de mener une opération militaire spéciale en Ukraine, décision qui est pleinement conforme à la Charte des Nations unies. Il a été clairement précisé que les objectifs de cette opération sont d’assurer la sécurité de la Russie et de ses citoyens et de protéger les habitants du Donbass contre le génocide.
La situation en Ukraine montre que les États-Unis tentent d’étirer ce conflit. Ils agissent de la même manière ailleurs, fomentant le potentiel de conflit en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Comme on le sait, les États-Unis ont récemment fait une autre tentative délibérée d’attiser les flammes et de semer le trouble en Asie-Pacifique. L’escapade américaine vers Taïwan n’est pas seulement le voyage d’un politicien irresponsable, mais fait partie de la stratégie américaine délibérée et ciblée visant à déstabiliser la situation et à semer le chaos dans la région et dans le monde. C’est une démonstration éhontée d’irrespect envers les autres pays et leurs propres engagements internationaux. Nous considérons cela comme une provocation minutieusement planifiée.
Il est clair qu’en prenant ces mesures, les élites mondialistes occidentales tentent, entre autres, de détourner l’attention de leurs propres citoyens des problèmes socio-économiques urgents, tels que la chute du niveau de vie, le chômage, la pauvreté et la désindustrialisation. Ils veulent rejeter la responsabilité de leurs propres échecs sur d’autres pays, à savoir la Russie et la Chine, qui défendent leur point de vue et conçoivent une politique de développement souveraine sans se soumettre au diktat des élites supranationales.
Nous voyons également que l’Occident collectif s’efforce d’étendre son système basé sur les blocs à la région Asie-Pacifique, comme il l’a fait avec l’OTAN en Europe. À cette fin, ils créent des syndicats militaro-politiques agressifs tels que AUKUS et d’autres.
Il est évident qu’il n’est possible de réduire les tensions dans le monde, de surmonter les menaces et les risques militaro-politiques, d’améliorer la confiance entre les pays et d’assurer leur développement durable que par un renforcement radical du système contemporain d’un monde multipolaire.
Je répète que l’ère du monde unipolaire est en train de devenir une chose du passé. Peu importe la force avec laquelle les bénéficiaires du modèle mondialiste actuel s’accrochent à la situation familière, il est voué à l’échec. Les changements géopolitiques historiques vont dans une direction totalement différente.
Et, bien sûr, votre conférence est une autre preuve importante des processus objectifs formant un monde multipolaire, réunissant des représentants de nombreux pays qui souhaitent discuter des questions de sécurité sur un pied d’égalité et mener un dialogue qui tienne compte des intérêts de toutes les parties, sans exception.
Je tiens à souligner que le monde multipolaire, fondé sur le droit international et des relations plus justes, ouvre de nouvelles opportunités pour contrer les menaces communes, telles que les conflits régionaux et la prolifération des armes de destruction massive, le terrorisme et la cybercriminalité. Tous ces défis sont mondiaux et il serait donc impossible de les surmonter sans combiner les efforts et les potentiels de tous les États.
Comme auparavant, la Russie participera activement et résolument à ces efforts conjoints coordonnés ; avec ses alliés, ses partenaires et ses collègues penseurs, il améliorera les mécanismes existants de sécurité internationale et en créera de nouveaux, ainsi que renforcera systématiquement les forces armées nationales et les autres structures de sécurité en leur fournissant des armes et des équipements militaires de pointe. La Russie assurera ses intérêts nationaux, ainsi que la protection de ses alliés, et prendra d’autres mesures vers la construction d’un monde plus démocratique où les droits de tous les peuples et la diversité culturelle et civilisationnelle sont garantis.
Nous devons rétablir le respect du droit international, de ses normes et principes fondamentaux. Et, bien sûr, il est important de promouvoir des agences universelles et communément reconnues comme l’ONU et d’autres plateformes de dialogue international. Le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Assemblée générale, comme prévu initialement, sont censés servir d’outils efficaces pour réduire les tensions internationales et prévenir les conflits, ainsi que pour faciliter la fourniture d’une sécurité et d’un bien-être fiables aux pays et aux peuples.
En conclusion, je tiens à remercier les organisateurs de la conférence pour leur important travail préparatoire et je souhaite à tous les participants des discussions approfondies.
Je suis sûr que le forum continuera d’apporter une contribution significative au renforcement de la paix et de la stabilité sur notre planète et facilitera le développement d’un dialogue et d’un partenariat constructifs.
Michel
J’espère sans grande illusion que Robinette et Jupiter ont pris bonne note de ce discours et vont arrêter leurs tentatives hégémoniques visant à masquer leur mépris du bien commun et leur totale soumission à la mafia d’une poignée d’oligarques mondialistes…
Zabo
C’est clair, net et sans bavure ! A bon entendeur, salut !
Vive Poutine et vive La Sainte Russie !
Biem
“conforme à la Charte des Nations unies” – c’est pas entièrement faux, mais…
Les discussions sur l’Ukraine et les causes du déclenchement de l'”opération spéciale” se traduisent généralement par un péremptoire “oui mais c’est la Russie qui a commencé le conflit”. Ce à quoi il faut répondre en recadrant : la “Guerre du Donbass” (cf Wikipédia) dure depuis 2014, ce n’est pas la Russie qui l’a commencée.
Entre 2014 et 2020, la guerre a causé plus de 13 000 morts selon l’Organisation des Nations unies (3350 civils, 4 100 membres des forces ukrainiennes et 5 650 membres de groupes armés pro-russes) et le déplacement de près de 1,5 million de personnes.
En février 2022, les forces ukrainiennes étaient massées en marge du Donbass, et les bombardements s’intensifiaient, laissant présager une opération militaire massive de “mise au pas” intensive (génocide?). Et en janvier 2022 les USA font voter une loi crédit-bail pour soutenir l’effort de guerre ukrainien (? étrange).
Dans ce contexte, la Russie (1) a reconnu les républiques du Dombass, et (2) est intervenue militairement pour défendre ces républiques contre une action militaire hostile. Formellement, donc, c’est dans le cadre de la charte des nations-unies – mais faut le dire vite, et c’est formel, OK. Sur le fond, c’est pour stopper ce qui s’apparente en pratique à un génocide, de la part d’un gouvernement ukrainien qui ne recule devant rien (au point de bombarder ses propres soldats et sa centrale nucléaire).
Dieu reconnaîtra les siens…
RobertD
>la “Guerre du Donbass” (cf Wikipédia) dure depuis 2014, ce n’est pas la Russie qui l’a commencée.
c’est peut-être un peu s’avancer que de l’affirmer, car qui sait vraiment qui tirait quelles ficelles?
>“oui mais c’est la Russie qui a commencé le conflit”
en l’absence de déclaration de guerre, c’est bien la Russie qui a commencé à bombarder son voisin et envahir son territoire, même sans remonter à l’invasion de la Crimée en 2014.
Je ne vois pas trop comment on peut dire le contraire, sur ce point là.
>en janvier 2022 les USA font voter une loi crédit-bail pour soutenir l’effort de guerre ukrainien (? étrange).
Ce n’est pas si étrange si on se rappelle qu’alors cela faisait quelques semaines que les USA avaient publié leurs renseignements indiquant que l’armée russe se massait à la frontière dans le but très probable d’envahir l’Ukraine. Qu’ils prennent leurs dispositions pour soutenir l’Ukraine, qu’ils avaient décidé d’aider, n’a rien que de très cohérent. De plus le fait de voter cette loi pouvait aussi servir de démonstration du sérieux de leur engagement, dans un but dissuasif, ce qui paraît encore très compréhensible.
>les forces ukrainiennes étaient massées en marge du Donbass, et les bombardements s’intensifiaient, laissant présager une opération militaire massive de “mise au pas” intensive (génocide?)
Si reprendre par la force, et hélas au prix de destructions, une province rebelle, indépendantiste ou carrément sous la coupe d’un état voisin, devait être ipso facto soupçonnée d’intentions génocidaire, que dites-vous de la reprise de la Tchétchénie par la Russie menée par le même V.V. Poutine?
philippe paternot
quoi ? un dirigeant qui tient à protéger ses citoyens (et même ceux qui sont établis en ukraine), les traditions millénaires, qui n’acceptent pas la propagande lgbt , une invasion migratoire et pire qui est réélu , etc. un vrai tyran