"Odon Vallet, en retard de plusieurs trains, affirme dans un entretien à propos du synode sur la famille avec 20 minutes qu’un « cardinal américain [Raymond Leo Burke, de l’opposition conservatrice] a même déclaré que le pape avait fait “beaucoup de mal en ne disant pas ouvertement quelle était sa position” ». « En réalité, poursuit l’inénarrable spécialiste des religions, François est resté muet pour accorder toute liberté aux participants. C’est la première fois depuis 50 ans au moins, qu’un cardinal s’oppose ouvertement au pape. C’est la première fois, aussi, depuis plusieurs siècles, que des évêques et des cardinaux ne lui font pas confiance. »
Et l’opposition frontale à Humanae Vitae ? Juste un exemple…
Cela dit, ce n’étaient pas là les véritables propos du cardinal Burke. Odon Vallet rapporte les paroles faussement attribuées au cardinal Burke par Buzzfeed, qui n’a d’ailleurs pas jugé utile de les rectifier publiquement après avoir été rappelé à ses responsabilités par le Dignitatis Humanae Institute qui avait aidé le média à obtenir l’interview. Jamais le cardinal Burke n’a accusé le pape d’avoir « fait beaucoup de mal » à l’Eglise.
Le cardinal a réellement dit : « Je ne puis m’exprimer au nom du pape et je ne peux pas dire quelle est sa position, mais le manque de clarté à propos du sujet a certainement fait beaucoup de mal. » Il évoquait le fait que le cardinal Kasper assurait publiquement que le pape le soutenait dans ses demandes pour la communion aux divorcés « remariés ».
L’institut souligne que le cardinal a clairement exprimé « son opinion qu’un défaut général de clarté en ce qui concerne la position du pape avait fait du tort à l’Eglise », des propos déformés pour prendre une allure plus « sensationnaliste », qui « identifie le pape lui-même comme responsable du tort : la différence est évidemment importante ».
Le cardinal Burke a lui-même précisé :
« En tant que prêtre, évêque et finalement, cardinal, je n’ai jamais cherché qu’à servir l’Eglise de Notre Seigneur par l’humble obéissance au Magistère et au Saint-Père. Une confusion sans objet à propos de mes motivations ne m’aident pas à accomplir ce service, spécialement lorsque des questions de principe substantielles sont en cause. Je crois très fortement que l’on sert aussi loyalement en exprimant un jugement contraire, en accord avec la recherche de la vérité, et que l’on ne sert fidèlement que lorsqu’on a parlé selon son devoir et clairement, en obéissant à sa conscience.
Je n’ai pas déclaré que le pape François a fait du tort à l’Eglise. Plutôt, comme le révèle désormais la publication de mes propos verbatim, j’ai très clairement dit que c’est le manque de clarté par rapport à la position du Saint-Père par rapport aux questions liées au mariage et à la Sainte Communion qui a causé ce dommage. C’est précisément pour cela que j’ai ensuite dit que seule une déclaration du Saint-Père lui-même pouvait désormais mettre fin à ce manque de clarté. »"