Les 12 propositions laïcistes du HCI

De Rémi Fontaine dans Présent:

"Le Haut Conseil à l’intégration (HCI) souhaite que le port de signes religieux ostensibles soit interdit aux « collaborateurs occasionnels du service public » et aux élus, selon les « révélations » du Figaro de mercredi, qui rapporte « douze propositions » dudit Conseil pour « renforcer » la laïcité. […] Le HCI suggère de distinguer trois espaces :

— L’espace public où s’appliquent avec rigueur les principes de laïcité et de neutralité qui concernent les agents du service public et parfois les usagers, notamment pour des motifs de bon fonctionnement du service. Cela touche aussi bien les jurys d’examen et jurés d’assises que (contre l’avis de la Halde) les parents accompagnateurs de sortie scolaire. Cela va aussi jusqu’aux assemblées délibérantes des collectivités publiques où l’on demande qu’ « en tant que représentants de l’ensemble des citoyens », les élus « n’y manifestent pas de manière visible leur appartenance »…

— L’espace civil qui comprend le domaine public de circulation et les entreprises privées ouvertes au public et aux usagers. La liberté y prévaut, tant qu’elle ne trouble pas l’ordre public : c’est le lieu des tensions récentes et du débat sur la burqa. Le HCI se penche notamment sur le monde de l’entreprise ou sur des milieux « mixtes » (relevant aussi de l’espace public) comme l’université, l’hôpital…, reprenant une bonne part les billevesées de la commission Stasi sur la laïcité (2003), notamment sur la mixité ou la parité et l’égalité…

— L’espace intime qui est pour l’essentiel celui du domicile où la liberté prévaut…

Inutile de souligner que, si ces « principes » ne vont certainement pas plaire aux musulmans, ils sont inacceptables non seulement pour un catholique digne de ce nom mais aussi pour un Français de souche ou assimilé, normalement constitué, quelle que soit sa religion. Nous avons notamment expliqué pourquoi dans La laïcité dans tous ces débats (Christianisme et laïcisme en dix cas d’école) aux éditions de Paris (2004, avec préface de Dom Gérard). Pour ne pas focaliser sur l’islam (qui est le vrai problème), comme dit Gaubert, on s’attaque aussi et encore à la vraie religion qui est connaturelle à notre tradition nationale.

Le HCI plaide à nouveau par exemple pour un crédit de jours fériés dans l’entreprise (que dit-il du dimanche ?), avec la possibilité de choisir ses dates, ou pour la généralisation de menus sans viande (ce qui est en réalité de la discrimination positive – par omission ! – en faveur des musulmans). «Certains considéreront que nous prônons une laïcité de combat. Mais c’est simplement la laïcité. Si le politique n’affronte pas aujourd’hui les dérives, nous irons de compromissions en crises », se défend et prédit ridiculement Gaubert, sans s’apercevoir qu’il fait précisément le jeu de la dérive islamiste."