L'Alliance pour les droits de la vie tire les conclusions du sondage paru ce matin :
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L’avortement n’a rien d’anodin pour les femmes : la plupart des
Françaises estiment qu’il y en a trop, qu’il a des conséquences
difficiles à vivre et aimeraient que la société les aide à l’éviter. Pour
l’Alliance pour les Droits de la Vie, l’avortement est un drame
personnel et un échec social, et les pouvoirs publics ont raison de
s’en préoccuper. On ne peut pas se satisfaire que près de 4 Françaises
sur 10 aient recours à l’IVG au moins une fois dans leur vie féconde
(donnée de l’Institut national d’études démographiques). A ce
titre, les Françaises ne suivent donc pas les associations qui
affirment que le fort taux d’IVG ne pose pas de problème et qu’il ne
faut pas en faire un drame. Et 54% désapprouvent leur action quand
elles « organisent des solutions pour que les femmes puissent avorter à
l’étranger au-delà du délai légal ». -
Les Françaises sont favorables à une autre politique de prévention de
l’avortement, qui ne se réduise pas à « prévenir les grossesses non
souhaitées » mais qui tende à aider les femmes enceintes à éviter
l’IVG. Alors que les pouvoirs publics reconnaissent qu’il
y a un nombre élevé d’IVG, les solutions qu’ils proposent se bornent à
renforcer la contraception – alors que la France est l’un des pays au
monde où elle est le plus répandue – ou à augmenter encore les
prescripteurs de l’IVG. Or, selon le « paradoxe contraceptif
français », 72% des femmes recourant à l’IVG utilisaient une méthode de
contraception lorsqu’elles se sont retrouvées enceintes. L’Alliance a
donc voulu connaître l’avis des Françaises sur la grande absente des
politiques de prévention : l’aide aux femmes enceintes leur permettant
d’éviter l’IVG. - Faire connaître la possibilité de confier un enfant à l’adoption : une perspective ouverte.
L’Alliance
a l’expérience de l’accompagnement de femmes enceintes qui se posent la
question de confier leur bébé dès la naissance, car elles ne se sentent
pas capables de l’élever, en raison de leur situation psychoaffective.
Elle sait que c’est un sujet délicat sur lequel il faut éviter tout
automatisme, et notamment ne pas cautionner l’idée que la précarité
matérielle doive pousser une femme à renoncer à élever son enfant. Toutefois,
l’Alliance voulait clarifier une contradiction : alors que l’IVG
n’encourt que peu de « réprobation sociale » officielle (même si de
nombreuses femmes s’en culpabilisent) l’idée de « l’abandon d’enfant »
est largement l’objet d’une telle réprobation. On a tendance à
considérer le traumatisme de l’IVG comme moins lourd que celui de
confier un enfant à l’adoption, qui, certes, intervient plus
tardivement. Telle n’est pas l’expérience de l’Alliance, qui, pour
autant, ne néglige pas le caractère dramatique de certaines séparations
néonatales, et la nécessité de les accompagner. -
Oser dire que les relations sexuelles trop précoces sont la cause majeure de l’IVG chez les adolescentes. Le
sondage nous encourage à promouvoir une autre forme d’éducation
sexuelle, impliquant les parents, et n’encourageant pas les plus jeunes
à des relations sexuelles immatures, souvent traumatisante et par
ailleurs risquées. Elles sont en effet pourvoyeuses de nombreuses IVG
particulièrement dures à vivre pour les plus jeunes. Or, commencer sa
vie sexuelle par un avortement est lourd de conséquence.Notons
à ce titre que la diffusion massive des préservatifs, lors de
l’irruption de la pandémie du SIDA s’est accompagnée de la croissance
de l’IVG chez les plus jeunes en raison d’utilisations maladroites et
de nombreuses ruptures. C’est pourquoi l’Alliance n’est pas en accord
avec l’idée qu’il faille augmenter encore ce type de diffusion dont
l’effet boomerang est démontré.
C.B.
Conclusions à transmettre à l’IGAS et à Madame Bachelot, ainsi qu’à Monsieur Huchon.