Jean-Yves Le Gallou compare la méthode Trump à celle de Robert Ménard :
"Supposons un instant que Trump ait recruté – et écouté – un conseiller classique issu de l’établissement. Celui-ci lui aurait suggéré de lisser son discours, de courtiser les médias, de ménager les minorités (ethniques et sexuelles). Trump n’en a rien fait.
Sa victoire tient en 5 leçons.
1- Le parler vrai tu pratiqueras, et même le parler cru ; les accusations de « dérapage » tu balaieras ; les tiens tu soutiendras.
2- Les médias « mainstream » tu dénonceras sans relâche ; les journalistes partisans tu accuseras.
3- Les médias alternatifs tu cajoleras et des réseaux sociaux tu feras tes meilleurs alliés.
4- Aux tiens d’abord tu t’adresseras ; cette majorité silencieuse si méprisée, tu inviteras à se mobiliser comme les minorités le font d’habitude.
5- Ton discours tu ne pasteuriseras pas dans l’espoir vain d’ « apaiser » ceux qui de toute façon ne voteront pas pour toi.
Voilà les règles simples qui ont permis à Trump d’être élu. Par parenthèse ce sont celles-là mêmes qui ont permis à Robert Ménard d’être brillamment élu maire de Béziers en 2014.
Dans le cas américain, ces règles simples ont rencontré un mouvement sociologique de fond : la volonté de ce qui reste encore la majorité blanche de persister dans son être.
C’est le refus du #Grand Remplacement :
– #GrandRemplacement démographique d’abord d’où la volonté de fermer les frontières avant qu’il ne soit trop tard. L’élection de Trump est d’abord un sursaut de l’électorat blanc au bord du gouffre. Et notamment des hommes blancs.
– #GrandRemplacement économique ensuite avec la mondialisation voulue par Wall street et le lobby militaro industriel et dont la classe ouvrière, blanche ou non, est la principale victime : quiconque a traversé la Pennsylvanie comprend qu’elle ait pu donner une majorité à Trump.Le #GrandRemplacement : une clé d’interprétation majeure que les politiques et les commentateurs ne devraient pas négliger en France.
La marge de manœuvre de Trump est néanmoins étroite :
– S’il faisait du Sarkozy modèle 2007 – c’est-à-dire un discours radical suivi d’une pratique molle – (voir ce qu’en dit Patrick Buisson), il décevrait et perdrait rapidement tout crédit.
– S’il refusait un compromis minimum avec le système, il risquerait de manquer de majorité au Congrès et surtout d’être assassiné, voix ultime de « régulation » électorale aux Etats-Unis.Reste que les oligarchies financières et les multinationales qui dominent le monde ont du souci à se faire : la crédibilité et l’efficacité de leurs chiens de garde dans les médias n’est plus ce qu’elle était !"