A lire cette tribune du président des AFC de Haut-de-Seine :
"La charte de la laïcité imposée par Vincent Peillon est habile. C’est une arme de plus que son auteur, un des plus ardents défenseurs de la loi Taubira, a conçue pour combattre les tenants d’une vision traditionnelle de la famille.
Ne soyons pas naïfs et exerçons notre vigilance contre l'irruption à l'Ecole de l'idéologie de "l'égalité de genre" que cette charte veut favoriser.
Après quelques belles phrases sur la laïcité, il est dit benoitement que celle-ci est la panacée qui va permettre aux élèves de « forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre,…[les protéger] de tout prosélytisme et de toute pression ». Le rôle des parents n’est évoqué nulle part. On retrouve là le vieux démon de la majorité actuelle selon lequel l’Etat via l’Ecole est le mieux placé pour l’éducation des enfants. De plus, il nous est asséné que « la laïcité assure aux élèves l'accès à une culture commune et partagée ». Mais sachant que le ministre œuvre par ailleurs pour remplacer la vielle morale commune par une nouvelle morale d’Etat « indépendante de tout déterminisme familial », on peut donc se demander de quelle culture il s’agit.Alors que le refus de la violence à l’Ecole ne devrait pas avoir besoin d’être explicité, l'article 9 de la charte fait un rapprochement surprenant entre la laïcité et le rejet « de toutes violences et de toutes les discriminations ». De fait ce rapprochement est le témoin d’un postulat bien ancré dans l’esprit de nos hauts-fonctionnaires : la lutte contre « les discriminations homophobes » est pour eux une des missions prioritaires de l'Ecole.Comme le terme d’homophobie (forgé de toutes pièces il y a trente ans) fait sciemment l’amalgame entre le rejet des personnes homosexuelles (qui est effectivement condamnable) et l’affirmation que toutes les activités sexuelles ne relèvent pas de la même normalité quant à leur répercutions sociales, les campagnes contre les discriminations homophobes vont s’apparenter à des stages de rééducation. Des associations militantes se feront inviter dans les écoles pour entreprendre un formatage idéologique des enfants : on ne pourra plus mettre en doute le bien-fondé d’une éducation faite par deux mamans ; on n’aura plus le droit d’affirmer que l’enfant doit pouvoir bénéficier de l’altérité sexuelle de ces parents ; cela sera « discriminatoire » !L'article 12, lui est encore plus troublant : afin de garantir l'ouverture la plus objective possible à la diversité des visions du monde « aucun sujet n'est exclu du questionnement scientifique et pédagogique. Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une partie du programme ». Que se cache-t-il derrière ce questionnement ? On pourrait penser qu’est évoqué l’enseignement de la théorie de l’évolution en classe de biologie, mais il est clair que l’enjeu n’est absolument pas là. Il est plus prosaïquement dans la présentation de la problématique du « genre » tel qu’il est introduit dans les manuels de SVT de classe de première et surtout dans les futurs cours obligatoires « d’éducation à la sexualité » (c’est ce terme que le ministère emploie et non celui d’éducation affective et sexuelle car celle-ci devrait naturellement être effectuée sous le contrôle et avec l’aval des parents). Au nom de la « laïcité », il ne sera donc pas permis aux parents d’émettre des objections à ce type de cours obligatoires et à la rhétorique libertaire qui y sera développée" (suite).