Antoine Renard, Président de la Confédération nationale des Associations Familiales Catholiques (AFC), est interrogé sur le site de la CEF :
A travers des prises de parole ou la publication de documents, les AFC sont mobilisées sur les questions de bioéthique. Quels fruits recueillez-vous de ces actions ?
Ce sujet a sérieusement intéressé tout le monde. C'est très bon signe. Il se trouve que les évêques avaient pris de l'avance. Dans leur sillage, des chrétiens se sont beaucoup exprimés, avec intelligence et pertinence. J'observe que l'écoute du côté de la société en général a été bonne. Mais le bilan du texte, tel qu'il a été voté par l'Assemblée nationale en février, est forcément mitigé. Nous avons évité le pire mais pas forcément obtenu le meilleur. Et il subsiste naturellement quelques zones d'ombre. […] Nous allons maintenant attirer l'attention des sénateurs à ce sujet. Je suis assez impressionné par les réactions de parlementaires qui ont exprimé le désir de nous rencontrer. Ils ont voulu aller un peu plus loin. C'est la première fois qu'il y a un tel écho. […]
Nous situons notre action sur le terrain politique. Nous sommes un mouvement politique, de militantisme en faveur d'une politique familiale. Nous le faisons en étant membre d'une institution qui est l'Union Nationale des Associations Familiales (UNAF). Nous participons à un certain nombre d'organes qui conseillent le gouvernement sur la politique familiale. Que constatons-nous aujourd'hui ? Premièrement, la famille est l'aspiration des jeunes. Dans les sondages, « réussir sa vie de famille » est l'objectif numéro un. Pour autant, la société leur répond que c'est presque un rêve et c'est que quasiment impossible. On nous répète tous les jours qu'un couple sur deux divorce. Ce qui signifie aussi qu'un sur deux tient le coup ! Donc tous les messages envoyés sont un peu négatifs. Deuxièmement, la famille est reconnue comme cellule de base de la société par un certain nombre de textes fondamentaux. Y compris par la Charte sociale européenne. Les chrétiens ne sont pas les seuls à le dire. Il existe un consensus général. Pour autant, on observe d'abord un certain retrait des pouvoirs publics vis-à-vis de la famille comme institution et vis-à-vis de la famille instituée par le mariage, parce qu'on voudrait la cantonner à la sphère privée. Notre impression est que tout ceci est renforcé par le fait que les unions entre hommes et femmes sont fondées sur le sentiment et non plus sur l'intérêt. Du coup, c'est une réalité subjective dont l'Etat se désengage. Ensuite, notre politique familiale est devenue compliquée… au point qu'on ne comprenne plus l'intérêt d'en avoir une. C'est d'autant plus ennuyeux que l'Europe entière nous l'envie… La natalité n'est pas la seule raison d'encourager les familles. Nous, chrétiens, défendons l'idée : « à chacun selon ses besoins ». Les besoins d'une famille ne sont pas les mêmes que ceux d'un individu. Il y a donc, au nom de la justice, une répartition de la richesse produite qui doit tenir compte du fait familial. Je ne vois pas comment la société peut concevoir son avenir s'il ne passe pas par les familles. Elles sont le lieu d'accueil de la vie, des premiers apprentissages et notamment celui de la solidarité."
démocrate fatigué
J’ai quitté les AFC le jour où elles m’ont adressé un courrier se félicitant de leur action pour faire voter la loi Droit Au Logement de madame Boutin!
Les bons sentiments font généralement les pires politiques.
Les démocrates chrétiens sont très éloignés de Saint Thomas d’Aquin et souvent très proche de Jean Jacques Rousseau…
Très éloigné en fait de l’intérêt des catholiques et des français.
Sancenay
“l’écoute a tété bonne” : on pourrait le dire si elle avait été suivie d’effet : or ne sommes nous pas au bord du gouffre ?
“les évêques ont pris de l’avance ” ?
– sur leur retard ?
“la politique familiale est devenue compliquée: quelle euphémisme !
Je ne doute pas de la bonne volonté de Monsieur Renard, mais pour faire respecter la doctrine sociale de l’Eglise , il me semble qu’il faudrait , surtout pour les laïcs qui s’engagent, enfin employer un langage sensiblement plus direct et sortir des mondanités.