Le synode de l’ACCC (Anglican catholic Church of Canada, membre de la TAC – Traditional Anglican Communion) a voté sur la proposition romaine d’ordinariats anglicans catholiques selon la constitution apostolique Anglicanorum Cœtibus de Benoît XVI.
La « maison du clergé » a voté à l’unanimité en faveur de la proposition, et la « maison du laïcat » à une large majorité (25 délégués, contre 2 et 3 abstentions). L’ACCC compte 45 paroisses et 3 évêques.
Montcalm
Une excellente nouvelle. La récente participation d’un berger allemand à la Communion dans une paroisse de l’Église anglicane de Toronto a-t-elle convaincu certains de rejoindre Rome ??
Chris du Fier
Les Canadiens issus d’ Angleterre reviennent dans le giron de l’ Église Catholique pendant que les Québécois et autres Canadiens issus de France s’ en éloignent et se laïcardisent à la mode française.
Quelle pitié. Et bon retour aux Anglicans.
louis
S’agissant d’anglicans traditionalistes, on sait que, paradoxalement, leur liturgie est plus prôche de l’ancienne liturgie catholique que de celle apparue après (et peu avant ou pendant) le Concile Vatican II.Vont-ils, d’une part abjurer leur anglicanisme et être baptisés catholiques ( l’unique Eglise), de l’autre pratiquer la liturgie catholique traditionaliste ?
Simon
Dieu soit béni !
D’accord avec Chris du Fier. Québec, qu’as-tu fais de ton baptême ?
Montcalm
à louis,
Si ces Anglicans acceptent Anglicanorum Coetibus, ils deviennent catholiques, tout comme les uniates ukrainiens ou les melkites libanais, reconnaissant le pape comme pasteur suprême mais conservant leur liturgie et leur clergé marié ; point besoin pour eux d’abjurer et oui, leur belle liturgie restera inchangée.
à simon et Chris du Fier
Il faut confier le Canada français à la Très Sainte Vierge pour cette apostasie collective qui s’y produit. Sachons aussi reconnaître les erreurs de l’Église: en devenant trop institutionnelle, elle a dégoûté bien des générations du culte.
Chris du Fier
Montcalm,
L’ épiscopat canadien a suivi la même voie que celui de France depuis Vatican II. Il est devenu ‘progressiste’ !!! alors que Jean XXIII réclamait l’application d’ un oecuménisme de bon aloi et trés chrétien..
Dans l’ une de ses prophéties n’ annonce t-il pas l’ arrivée de celui qui brandira la Croix Noire, celle de l’ Antéchrist au centre de la grande querelle?..
Il me semble qu’ il se référait au pire ennemi du catholicisme : le protestantisme mercantile et hérétique à l’ américaine.
Heureusement que Benoît XVI est arrivé pour mettre un peu d’ ordre dans cette bergerie désordonnée qu ‘était devenu l’ Église.
Nous devons tout faire pour l’ aider à poursuivre son oeuvre de rénovation du catholicisme dans notre pays et ailleurs en Europe.
Montcalm
Je vous laisse les explications théologiques. D’un point de vue strictement historique/social, l’Église catholique de Québec était devenue toute-puissante sur la vie de ses fidèles: pouvait-il en être autrement, puisque les Canadiens catholiques (donc français) n’avaient que le Ciel pour patrie sous le joug anglais, et qu’ils avaient tout confié à l’Église ? Comme en Irlande face aux Anglais et comme en Belgique contre les Hollandais protestants, l’Église était l’âme de la conscience nationale ; mais comme dans ces pays, elle est devenue une machine institutionnelle, ce qui a crée d’inévitables abus. La sécularisation aidant, les Français du Canada sont devenus très anticléricaux et ont abandonné toute pratique religieuse.
Je n’était pas né lors de la “Révolution tranquille”, je ne peux pas affirmer que les évêques de l’époque étaient des progressistes. Le dernier archevêque de Québec Mgr Ouellet s’est récemment levé contre l’avortement, ça n’en fait pas un moderniste digne des foudres de la TTTTradition.
Guetteur de l'Aube
@ A Montcalm. “La récente participation d’un berger allemand à la Communion dans une paroisse de l’Église anglicane de Toronto …”
Qui est ce “berger allemand”, s’il vous plaît ? S’agirait-il du Saint-Père ?… Dans ce cas, permettez-moi de ne pas apprécier la locution. Ce n’est pas le mot “berger” en soi qui fait problème, mais le fait qu’il est accolé à l’adjectif “allemand” dans ce contexte. Cela forme alors le nom ordinairement donné à un certain canidé, le chien-loup, locution dont s’est effectivement servie une certaine presse presse italienne gauchiste, d’emblée hostiles au nouveau Souverain Pontife lors de son élection en 2005, pour l’insulter par le double-sens, titrant : “Il pastore tedesco”. Ce nom, en italien comme en français, désigne une espèce canine, le chien-loup.
[Montcalm fait allusion à l’hostie donnée à un chien par une femme pasteure anglicane au Canada, appartenant à une branche distincte de la TAC, laquelle a bien raison de rejoindre Rome :
http://www.la-croix.com/afp.static/pages/100728010322.83hwdk1u.htm
MJ]
Guetteur de l'Aube
@ Louis.
“Vont-ils, d’une part abjurer leur anglicanisme et être baptisés catholiques (l’unique Eglise)?”
Non.
Il y a un seul baptême. Ineffaçable, non réitérable. Je vous expose la doctrine catholique à cet égard. Le baptême est valide et licite quand bien même il est administré :
– par un hérétique (les protestants);
– par un schismatique (les “orthodoxes”);
– par un infidèle, par exemple juif, musulman, bouddhiste, athée, etc. (uniquement, en cas d’extrême urgence, de vie ou de mort, à la demande de celui qui risque cette mort imminente et à la condition que cet infidèle administre le baptême avec de l’eau en prononçant seulement: “Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, avec l’intention qu’y met l’Eglise catholique);
– par une femme, quelle qu’elle soit, dans les conditions dites ci-dessus.
– et même par un enfant qui a l’âge de raison, quel qu’il soit, également dans les conditions dites ci-dessus.
L’Eglise catholique qui reçoit en son sein un schismatique ou un hérétique ne réitère et ne peut donc réitérer le baptême que celui-ci avait reçu quand il était encore dans l’hérésie ou dans le schisme. Le baptême du protestant ou de l'”orthodoxe” est donc parfaitement valide et licite, sacramentellement et canoniquement.
Celui qui rebaptise un “orthodoxe” ou un protestant rejoignant l’Eglise catholique est frappé de l’excommunication “latae sentiatiae”.
Guetteur de l'Aube
@ Montcalm.
“Si ces Anglicans acceptent Anglicanorum Coetibus, ils deviennent catholiques, tout comme les uniates ukrainiens ou les melkites libanais, reconnaissant le pape comme pasteur suprême …”
Non.
Les anglicans qui acceptent “Anglicanorum Coetibus” rejoignent l’Eglise catholique en tant que catholiques latins et romains, ni plus ni moins. C’est de l’Eglise romaine et latine d’Occident dont ils s’étaient séparés, et c’est cette même Eglise qu’ils réintègrent tout simplement.
Certes, ils pourront garder un rite particulier, mais ce rite sera une branche du rite latin général, tout comme le rite ambrosien à Milan ou le rite mozarabe en usage à la cathédrale de Tolède. Et pourtant quoi de plus pleinement catholique que le rite ambrosien en Italie ou le rite mozarabe en Espagne…
Avant leur schisme, les anglicans étaient donc catholiques, romains, et latins d’Occident. Si, par exemple, l’Eglise de France était tombée dans le schisme gallican de manière explicite, comme l’Angleterre dans le schisme anglican, et si, après un tel schisme, la France avait voulu rentrer dans la communion romaine, elle aurait tout simplement retrouvée celle-ci en tant que catholique et latine d’Occident. On n’aurait jamais dit que les gallicans retrouvant Rome la retrouvent en tant qu'”uniates”. Cela est ecclésiologiquement impropre, et même aberrant comme terminologie. Il en va de même pour les anglicans une fois rentrés dans la communion romaine : ils redeviennent tout simplement catholiques latins et romains, gardant quelques spécificités rituelles, à l’exemple des rites ambrosien et mozarabe déjà évoqués.
Le mot “uniates” désignent en effet les seuls catholiques d’Orient, notamment de rite byzantin, ou syrien, ou chaldéen (et en Ukraine, le rite byzantin ukrainien, etc.). Tous pleinement catholiques, et romains de doctrine à l’instar des latins d’Occident, mais qui, du point de vue liturgique et disciplinaire relèvent en première instance d’un patriarche à la tête de l’un des sièges d’Orient de fondation apostolique (à savoir : Alexandrie, Antioche et Jérusalem, auxquels s’est “joint” tardivement le siège constantinopolitain).
Ces catholiques sont dit “uniates” parce que leur chef direct est d’abord le patriarche dont ils relèvent localement en Orient (Alexandrie, Antioche ou Jérusalem). Le Pape est leur Chef suprême, avec juridiction IMMÉDIATE sur le plan doctrinal et DOGMATIQUE, et avec une juridiction MÉDIATE sur le plan liturgique et disciplinaire, étant donné que leur patriarche est en communion sacramentelle avec le Successeur de Pierre. Toutefois, en cas de litige interne au sein de leur Eglise particulière, le Souverain Pontife, en dernière instance, devient alors leur Pasteur avec juridiction IMMÉDIATE, et doctrinalement, et liturgiquement, et disciplinairement.
Guetteur de l'Aube
@ Michel Janva.
“… l’hostie donnée à un chien par une femme pasteure anglicane …”
Grand merci de m’avoir informé. J’ignorais la chose.
Eh bien, ce qui doit nous réconforter face à cet acte insensé, c’est que l'”ordination” de cette malheureuse est doublement invalide et illicite, même si elle-même ne le sait pas. D’une part, parce que femme. D’autre part, parce toutes les ordinations anglicanes sont nulles et invalides depuis la consommation de ce schisme au XVIe siècle et la rupture de la succession épiscopale qui en est la conséquence. La bulle “Apostolicae Curae” du Pape Léon XIII a définitivement levé toute incertitude à cet égard. En voici la sentence principale :
“Considérant que ce point de discipline, quoique déjà canoniquement défini, est remis en discussion par quelques-uns — quel que soit le motif de la controverse, — et qu’il en pourrait résulter une erreur funeste pour un grand nombre qui pensent trouver le sacrement de l’Ordre et ses fruits là où ils ne sont nullement, il Nous a paru bon, dans le Seigneur, de publier Notre sentence.
C’est pourquoi, Nous conformant à tous les décrets de Nos prédécesseurs relatifs à la même cause, les confirmant pleinement et les renouvelant par Notre autorité, de Notre propre mouvement et de science certaine, Nous prononçons et déclarons que les ordinations conférées selon le rite anglican ont été et sont absolument vaines et entièrement nulles.”
http://www.rore-sanctifica.org/bibilotheque_rore_sanctifica/14-anglicanisme-invalidite_des_ordres/1896-leon_13-condamnation-apostolicae_curae/Leon_XIII_-_Apostolicae_Curae.pdf
Par conséquent, ce que cette malheureuse a donné à manger à un chien, ce n’est pas le Saint-Sacrement, ce qu’à Dieu ne plaise, mais un banal morceau de pain.
Reste cependant l’intention objective de cette dévoyée, intention qui s’est concrétisée au for externe. C’est là le corps du délit. Car si la chose était restée en son for interne, nous n’aurions rien eu à redire. Le for interne n’appartient qu’à Dieu. Mais au for externe, et quand bien même il y a invalidité sacramentelle et aucune hostie réellement consacrée, cette affaire fait néanmoins scandale. Elle est une injure à l’honneur de Dieu et au Sacrement. A cet égard, la parole de Dieu avertit : “Malheur à celui par qui le scandale arrive ! Mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache une meule au cou et qu’on le précipite dans la mer.” (Lc 17, 1-2). Et la parole de l’Apôtre prévient lapidairement : “Oh, la chose effroyable, que de tomber aux mains du Dieu vivant !” (He 10, 31)