Mgr Jacques Suaudeau, directeur scientifique de l’Académie pontificale pour la Vie, répond à La Nef :
"Cet état d’institutionnalisation de la culture de mort rend, certes, difficile la lutte contre ces attaques vis-à-vis de la vie humaine. Mais cette lutte n’est pas sans espoir. Elle doit être menée, même si un miraculeux retournement de la situation apparaît peu probable du moins dans l’immédiat. Dans l’encyclique Evangelium Vitae, Jean Paul II nous a indiqué les moyens de cette lutte : témoigner pour la vie par le service actif de la charité à l’égard de ceux qui sont tentés de recourir aux solutions de mort pour résoudre les problèmes de vie ; éclairer les consciences en donnant des fondements solides et des contenus lumineux à la « culture de la vie », pour qu’elle puisse s’opposer avec force à la triste grisaille de la culture de mort ; former les consciences sur la dignité de la vie humaine ; porter au monde l’Évangile de la Vie, en sachant annoncer Jésus-Christ, libérateur de l’homme, là où nous sommes, par notre attitude de tous les jours comme par notre parole ; dénoncer la culture de mort dans ce qu’elle a de hideux, d’anti-humain ; promouvoir le service de la vie, en développant les moyens nécessaires, que ce soit tant au niveau des soins pédiatriques et de l’accueil aux mères qu’au niveau des soins palliatifs et de l’accompagnement des malades. […]
En ce qui concerne la question de l’avortement, il convient d’abord de signaler que, depuis plusieurs années, on a noté une tendance à la diminution du taux des avortements aux États-Unis […] qui contraste avec la stabilité et le chiffre élevé des avortements en France […] alors que la France est l’un des pays au monde qui consomme le plus de contraceptifs. Cette diminution du taux d’avortement aux États-Unis est due à une conjonction de plusieurs facteurs. Les restrictions à l’avortement mises en œuvre dans trente États, avec en particulier la nécessité d’une consultation préalable à l’avortement, ont dû certainement jouer. Ont joué aussi les tendances « pro life » de l’administration en place à la Maison Blanche durant deux mandats présidentiels, ne serait-ce que par leur expression dans les discours des officiels de cette administration. […] L’exemple des États-Unis est parfaitement exportable. Il suffit qu’il y ait la volonté de le faire, au niveau gouvernemental. La réinstitution d’une véritable consultation pré-avortement, une aide accrue aux futures mères, la présentation par les médias sous un angle positif de la décision de garder l’enfant, sont autant de moyens pour arriver à réduire le taux d’avortement national."
JCM
Un autre moyen de réduire le taux d’avortement serait que tous les médecins chrétiens appliquent explicitement et fermement la clause de conscience, protégée par l’Art. L2212-8 du Code de la Santé Publique et bien analysé dans cet article :
http://bioethique.catholique.fr/index.php?post/2009/06/18/La-clause-de-conscience
Mais pour l’instant j’ai bien l’impression d’appartenir à une très petite minorité, malgré qu’il y ait encore de nombreux “bons cathos pratiquants” (probablement excommuniés ?) parmi les médecins.
JCM
lien corrigé vers l’article cité :
http://bioethique.catholique.fr/index.php?post/2009/06/18/La-clause-de-conscience.