Une concertation sur le projet de « congé de naissance » annoncé par le président de la République aura lieu ce mercredi 15 mai.
Le congé parental jusqu’aux 3 ans de l’enfant va être supprimé et remplacé par un congé de 3 mois pour chaque parent, le « congé de naissance », mieux rémunéré (50% du salaire, plafonnés à 1900€). Il vise à relancer la natalité et à ne pas trop éloigner les femmes du marché du travail.
Le congé de naissance, cumulé avec les congés maternité et paternité, permettrait aux familles de garder leur enfant jusqu’à ses 9 mois. Il oblige néanmoins à trouver un mode de garde pour au plus tard les 9 mois de l’enfant, sans alternative possible.
En 2021, 56% des enfants de moins de 3 ans étaient gardés en partie ou tout le temps par leurs parents.
Comment imaginer qu’il serait possible de disposer d’un mode de garde pour tous les enfants de 9 mois à 3 ans alors que les possibilités d’accueil par les Etablissements d’Accueil des Jeunes Enfants (il manque 200 000 places de crèche) ou par les assistantes maternelles (dont 40% vont prendre leur retraite d’ici 2030) sont déjà totalement insuffisants ?
Les parents auront le choix entre quitter le marché du travail pour s’occuper de leur enfant, ce que font le plus souvent les femmes qui ont un salaire moindre, ou différer une naissance. Autrement dit, les deux objectifs de permettre le retour des femmes à l’emploi et d’opérer un réarmement démographique ne pourront être atteints. Pire, cette mesure va contribuer à aggraver la natalité et à éloigner les femmes de l’emploi !
En revanche, les économies seront substantielles pour la branche famille de la sécurité sociale. (Voir le tableau ci-joint). En raison de la baisse de la natalité, cette branche est déjà largement bénéficiaire. Il est incompréhensible que ses excédents ne bénéficient pas aux familles mais que celles-ci soient encore plus mises à contribution.
Rappelons que les AFC demandent :
-
La liberté pour les familles de répartir les congés entre le père et la mère
-
Un congé court et mieux rémunéré à 75% du salaire
-
ET un congé long jusqu’aux 3 ans de l’enfant indemnisé à hauteur de 1100€/mois.
Pascale Morinière sur RCF : « Il y a 4 raisons qui nécessitent de soutenir la natalité : d’abord le désir des jeunes familles d’accueillir davantage d’enfants ; ensuite notre dynamisme économique : la croissance démographique appelle à investir ; mais aussi notre système social fondé sur la solidarité entre les générations ; enfin, notre santé morale, notre capacité à nous projeter collectivement vers l’avenir avec optimisme. »
Pour toutes ces raisons, la politique familiale est un investissement essentiel !