"La décision d'un hôpital romain de recruter deux obstétriciens pour réaliser des interruptions volontaires de grossesse (IVG) a ravivé une polémique en Italie sur la possibilité de faire jouer la clause de conscience pour ce type d'opérations. 70% des médecins refusent cette pratique en faisant jouer leur clause de conscience, l'Italie étant un pays à forte tradition catholique.
Les deux praticiens, qui doivent prendre leurs fonctions dans les prochains jours à l'hôpital public San Camillo de Rome, ont été recrutés à la suite d'un appel à candidatures. Ce dernier prévoit notamment qu'il puissent répondre aux besoins de l'établissement en matière d'IVG, conformément à une loi communément appelée en Italie "la loi 194".
Ce critère de sélection excluait de fait tout candidat objecteur de conscience, a réagi la conférence des évêques italiens (CEI) en rappelant qu'un article de la loi autorise aussi les médecins à refuser de pratiquer des avortements pour des raisons religieuses ou personnelles. Le gouvernement s'est joint aux critiques par la voix de la ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin, qui a souligné que la loi "ne prévoyait pas ce type de sélection".
Le cas du Latium est observé avec intérêt par plusieurs régions italiennes où les gynécologues-obstétriciens non objecteurs de conscience font cruellement défaut, notamment dans le sud du pays très conservateur. Dans le Molise par exemple, ils sont plus de 90% à refuser de pratiquer les avortements."
Ce cas de discrimination à l'embauche est intéressant et mériterait d'être poursuivi en justice.