Alors que se profile un énième plan Banlieue, une enquête cinglante de la Cour des comptes pointe les dysfonctionnements de l’Etat dans la conduite de la politique de la ville. Malgré l’injection de milliards d’euros depuis 20 ans, rien n’a changé dans les quartiers, les dalles, les immeubles délabrés ou les ascenseurs en panne. C’est ce que confirme l’enquête commandée par la commission des Finances du Sénat. Ce dossier de 130 pages, qui porte sur la gestion des crédits de l’Etat versés aux banlieues depuis 2002, est sévère : lourdeurs dans l’instruction des dossiers, un millefeuille de dispositifs aux moyens financiers conséquents mais aux effets difficiles à évaluer sur le terrain, des subventions qui tardent à être versées aux associations… Or, malgré des dispositifs en pagaille, le taux de chômage dans les quartiers demeure deux fois plus élevé que dans le reste du pays.
Pour Pierre Cardo, maire (UMP) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) :
"la politique de la ville n’est qu’une rustine sur une chambre à air poreuse. Il faut réellement évaluer l’action de l’Education, de la police et de la justice en banlieue. Et se demander si les moyens attribués sont en adéquation avec les besoins".
Ce constat sévère mais juste permettra-t-il au énième plan Banlieue qui doit être annoncé au début de l’année prochaine, d’être autre chose qu’une dépense inutile ?