Dans Valeurs Actuelles, Philippe Bilger dénonce le politiquement correct des journalistes, les qualifiant de "totalitaires du Bien" :
"Par exemple, à la télévision, tout artiste est grillé qui ne se déclare pas d’emblée hostile à Le Pen et Bush. Je n’évoque pas ce média par hasard car il se révèle, dans le registre du sérieux et du grave, une caricature des vices de notre modernité. […]
Et on est tout seul pour soutenir que le principe de la liberté d’expression […] devrait être plus protégé que les mille communautarismes qui se partagent ses dépouilles parce que l’État et les parlementaires le veulent bien. La loi Gayssot, les lois mémorielles et de repentance, la loi contre l’homophobie sont ou des lois de bonne conscience opportuniste ou des textes clientélistes. Ils divisent la France au lieu de l’unir. […] La liberté d’expression qui se meurt en France, ce n’est pas le Darfour. Défendre Battisti, ce criminel qui sait écrire, c’est tellement plus gratifiant que de soutenir Christian Vanneste, ce député brillant voué à des gémonies scandaleuses parce que des associations militantes ont dicté leur loi à son sujet.
On comprend mieux le succès des blogs quand on voit l’état de notre société. On a besoin de leur respiration, de leur oxygène dans un monde où trop de fausses gloires et d’injustices prospèrent. Les médias, à supposer qu’ils le veuillent, ne sont plus à la hauteur de cette tâche de salubrité républicaine."