C’est le Quotidien du médecin qui en parle le mieux :
Prendre des repas en famille, surtout le soir, permet d’améliorer la qualité de l’alimentation des plus jeunes, selon plusieurs études. Mais est-ce vrai dans les familles dysfonctionnelles ? Oui, répondent aujourd’hui des scientifiques américains, anglais et canadiens pour qui l’effet protecteur des repas familiaux contre la « malbouffe » est un message de santé publique facile à transmettre aux familles dans le cadre de campagne de lutte contre l’obésité. L’étude est publiée dans le « Jama Network Open ».
La qualité des interactions familiale peut être évaluée à la manière dont ses membres se comportent au jour le jour les uns envers les autres et dont ils communiquent entre eux. Dans le « Journal of adolescent Health », les chercheurs de l’université du Minnesota avaient montré qu’un bon fonctionnement familial est associé à une amélioration générale de l’alimentation des adolescents. Ces résultats ont été confirmés par d’autres études similaires depuis. Une question restait donc en suspend : fréquences des repas en famille et bons comportements alimentaires découlent-ils vraiment l’un de l’autre ? Autrement dit, les repas en famille sont ils bons pour la qualité de l’alimentation, même quand l’ambiance est mauvaise ?
Pour répondre à ces questions, les chercheurs ont étudié ce qui se passe dans les salles à manger des familles des volontaires de la cohorte des infirmières américaines. La qualité de l’alimentation de 2 728 adolescents, âgés de 14 à 24 ans, présents dans ces foyers, a été mesurée en fonction de la fréquence de leur consommation de fruits, de légumes, de boissons sucrées et de nourritures à emporter.
Les adolescents qui prenaient davantage de repas en famille (au moins 5 par semaine) mangeaient 0,11 portion supplémentaire de fruit par jour et 0,25 potion de légume supplémentaire par jour comparé aux jeunes du reste de la cohorte. Ils se rendaient également moins souvent dans les fast-foods (-0,05 fois par semaine).
En ajustant pour le niveau de fonctionnalité de la famille, cette amélioration restait significativement augmentée de 0,09 portion de fruit supplémentaire par jour chez les filles et de 0,07 portion par jour chez les garçons. La hausse reste plus sensible en ce qui concerne la consommation de légume : +0,21 portion par jour chez les filles et +0,19 chez les garçons.
La fréquence des repas pris dans une enseigne de restauration rapide a également significativement diminué : -0,04 fois par semaine en moyenne chez les filles et -0,1 fois par semaine en moyenne chez les garçons. Quant à la vente de nourriture à emporter, les filles qui mangent régulièrement en famille y font appel 0,04 fois en moins par semaine et les garçons 0,06 fois en moins chaque semaine. En revanche, seuls les garçons étaient impactés par une baisse de la consommation de boisson sucrée.
« Il a souvent été estimé que les familles dysfonctionnelles n’ont pas la possibilité d’organiser des repas familiaux et de proposer des modèles inspirants, commentent les auteurs de l’étude. Nos résultats montrent non seulement que les familles dysfonctionnelles organisent des repas familiaux, mais aussi que ces repas sont associés à une amélioration du comportement alimentaire des adolescents » qui peuplent le foyer.
