Deux ans après son arrivée au pouvoir, Mme Meloni peut se féliciter de son succès, comme l’écrit Frédéric Pons dans Conflits :
Les arrivées maritimes des migrants clandestins ont diminué d’environ 65 % pour les huit premiers mois de 2024, par rapport à la même période de 2023 (41 530 contre 114 513). La chute est spectaculaire pour les arrivées de mineurs non accompagnés, presque divisées par quatre (5 044 contre 18 820). Aucun autre gouvernement européen ne peut se prévaloir d’une telle réduction des flux migratoires.
La politique de Giorgia Meloni repose sur un durcissement des règles à l’intérieur des frontières et sur une négociation avec les pays émetteurs de migrants. Une série de décrets-lois cible les ONG qui viennent au secours des clandestins en Méditerranée et le business des mafias de passeurs. Ces textes renforcent les peines pour les passeurs et les capitaines des bateaux, facilitent les refoulements, restreignent le droit de travailler. Les ONG concernées sont mieux encadrées : leurs bateaux ne peuvent pas procéder à plus d’un sauvetage à la fois. Les ports de débarquement accessibles ont été éloignés, ce qui allonge les délais de navigation des ONG et limite leurs opérations de sauvetage. Les amendes ont été alourdies et les sanctions vont même jusqu’à l’immobilisation des navires.
Les accords signés concernent les principaux pays de départ et de transit, au premier rang desquels la Libye, la Tunisie, l’Albanie, où des centres d’accueil et de tri sont prévus. Les demandes d’asile naguère traitées sur le sol italien ont commencé à l’être hors de l’Italie et du territoire de l’Union européenne. Les procédures de rapatriement des clandestins ont été assouplies et accélérées : plus de 9 000 migrants ont repris le chemin du retour en 2024, dont quelque 5 000 vers la Libye et 4 000 vers la Tunisie. […]
Efficaces pour l’Italie, ces mesures italiennes entraînent cependant des conséquences directes pour l’Espagne et la Grèce, qui subissent encore largement l’immigration clandestine. Les arrivées ont explosé sur leur sol : 155 % d’augmentation en Espagne (notamment aux îles Canaries), 222 % en Grèce ! L’allongement des routes navales accroît le nombre de morts en mer : on estime à 1 312 personnes, les migrants disparus en Méditerranée cette année, dont 1 023 au sud des côtes italiennes. Pour réduire les arrivées de clandestins en Europe et le nombre de victimes en mer, Giorgia Meloni rappelle à ses partenaires européens l’urgence d’une politique coordonnée, afin de tarir les flux en amont et de fermer les voies venant de Tunisie et de Libye.
lecer
Sans bruit mais avec courage, ténacité et efficacité le gouvernement de Giorgia Meloni est en train de venir à bout des décennies de lâcheté et d’incurie de ceux qui l’ont précédé. Il faut qu’on nous explique pourquoi cela paraît impossible en France… et en tirer les conséquences.